Quelleest la vision du Moyen Âge aujourd'hui ? Le Moyen Âge est la fosse Ă  purin de l'Histoire. Les gens Ă©taient sales et malades. Vous devez oublier tout ce que vous avez pu lire dans les contes de fĂ©es. Connie Willis, Le grand livre, Ă©d. J'ai lu, Paris, 1994, p. 51. Au cours de ma lecture hier soir, je suis tombĂ© sur cette phrase
journal article FĂ©ministes d'hier et d'aujourd'hui, ou le fĂ©minisme Ă  l'Ă©preuve de l'universel Nouvelles Questions FĂ©ministes Vol. 25, No. 1, Sexisme et racisme le cas français 2006, pp. 108-120 13 pages Published By Nouvelles Questions FĂ©ministes & Questions Feministes Read and download Log in through your school or library Read Online Free relies on page scans, which are not currently available to screen readers. To access this article, please contact JSTOR User Support. We'll provide a PDF copy for your screen reader. With a personal account, you can read up to 100 articles each month for free. Get Started Already have an account? 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Partant d'une expĂ©rience fĂ©ministe vĂ©cue en AlgĂ©rie et en France, l'autrice de cet article montre la diversitĂ© des luttes fĂ©ministes et de leurs enjeux, et analyse les conditions historiques et politiques d'apparition et d'Ă©volution des mouvements fĂ©ministes musulmans dans le monde arabe. On peut, comme elle le fait, discuter de savoir s'il est nĂ©cessaire de partir du religieux pour refuser le modĂšle occidental unique; mais on doit reconnaĂźtre la diversitĂ© des stratĂ©gies de libĂ©ration pour construire une vĂ©ritable solidaritĂ© entre fĂ©ministes. The last twenty years have seen the emergence, in the Arab world and in Europe, of new figures of feminism which use religion as a stepping-stone to develop strategies of individuation and emancipation. This social movement has met, in Europe and particularly in France, with incomprehension and has been excluded from consideration by local feminists who see it as a threat to their model of liberation, taken as universal. Speaking from her experience as a feminist both in Algeria and in France, the author shows the diversity of feminist goals and struggles, analysing the historical and political conditions within which these moslem feminist movements emerge in the Arab world. Whereas it is legitimate to question, as she does, the necessity of integrating isiam in order to refuse the Western model », she argues that acknowledging the diversity of liberation strategies is anyway the starting point for any form of genuine solidarity between feminists. Journal Information Nouvelles Questions FĂ©ministes est une revue internationale francophone, fondĂ©e en 1981 par Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Claude Hannequin et EmmanuĂšle de Lesseps. Depuis 2001, NQF s'est dotĂ©e d'un comitĂ© de rĂ©daction franco-suisse, sous la responsabilitĂ© de Christine Delphy et Patricia Roux. Ce comitĂ© est actuellement composĂ© de 25 femmes dont les formes d'engagement et les ancrages disciplinaires sont multiples sociologie, anthropologie, science politique, histoire, droit, philosophie, Ă©conomie, littĂ©rature. NQF diffuse des rĂ©flexions thĂ©oriques, scientifiques, politiques et militantes s’inscrivant dans une perspective fĂ©ministe anti-essentialiste, matĂ©rialiste et radicale. De vocation gĂ©nĂ©raliste, elle publie des recherches et des tĂ©moignages issus du monde entier, dans tous les domaines, et fournit des outils pour Ă  la fois combattre l’oppression des femmes et amĂ©liorer les connaissances en Ă©tudes fĂ©ministes. A ce titre, elle accorde une large place aux travaux articulant le genre avec d’autres systĂšmes de pouvoir tels que la classe, la race, la nationalitĂ© ou la s’abonner Ă  la revue papier 2 numĂ©ros par annĂ©e de 168 pages en moyenne, visitez le site Nouvelles Questions FĂ©ministes Nouvelles Questions FĂ©ministes is an international French-language journal, founded in 1981 by Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Claude Hannequin and EmmanuĂšle de Lesseps. Since 2001, NQF has been presided over by a French-Swiss editorial committee comprised of 25 women and led by co-editors in chief Christine Delphy and Patricia Roux. Members of the committee have multiple forms of commitment and disciplinary backgrounds sociology, anthropology, political science, history, law, philosophy, economics, literature. NQF includes theoretical, scientific, political and activist analysis written from a materialist feminist perspective, as well as eyewitness accounts of issues worldwide. NQF aims to simultaneously combat the oppression of women in all spheres and to improve the body of knowledge in feminist studies. In this regard, NQF places great emphasis on papers that articulate gender with other power systems such as class, race, nationality or sexuality. To subscribe to a paper copy of the journal 2 issues a year, 168 pages on average, please visitNouvelles Questions FĂ©ministes Publisher Information FondĂ©e en 1981 par Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Claude Hennequin et EmmanuĂšle de Lesseps, NQF fait suite Ă  la revue Questions fĂ©ministes créée en 1977. Depuis 2001, NQF s'est dotĂ©e d'un comitĂ© de rĂ©daction franco-suisse, sous la responsabilitĂ© de Christine Delphy et Patricia Roux. Ce comitĂ© est actuellement composĂ© de 25 femmes dont les formes d'engagement et les ancrages disciplinaires sont multiples sociologie, anthropologie, science politique, histoire, droit, philosophie, Ă©conomie, littĂ©rature.PubliĂ©e deux fois par annĂ©e, NQF est Ă©ditĂ©e Ă  Lausanne par les Éditions Antipodes. Outre les numĂ©ros papier 168 pages en moyenne, elle est aussi accessible en ligne sur JSTOR sauf les trois derniĂšres annĂ©es et sur CAIRN depuis les numĂ©ros de 2002.Depuis aoĂ»t 2018, NQF est hĂ©bergĂ©e par la Haute Ă©cole de travail social et de la santĂ© EESP Lausanne, au sein du RĂ©seau Genre et Travail social GeTS. Durant les 17 annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, la revue Ă©tait ancrĂ©e au LIEGE Laboratoire interuniversitaire en Etudes Genre, puis au CEG Centre en Etudes Genre de l’UniversitĂ© de Lausanne. NQF est publiĂ©e avec le soutien financier de ces deux Hautes Ă©coles. Elle a aussi bĂ©nĂ©ficiĂ© du soutien du Programme de la ConfĂ©rence Universitaire Suisse en Etudes Genre pendant des s’est constituĂ©e en association depuis 2015, de façon Ă  ĂȘtre clairement indĂ©pendante des Hautes Ă©coles qui l’accueillent. Founded in 1981 by Simone de Beauvoir, Christine Delphy, Claude Hennequin and EmmanuĂšle de Lesseps, NQF follows the journal Questions fĂ©ministes created in 1977. Since 2001, NQF has been presided over by a French-Swiss editorial committee comprised of 25 women and led by co-editors in chief Christine Delphy and Patricia Roux. Members of the committee have multiple forms of commitment and disciplinary backgrounds sociology, anthropology, political science, history, law, philosophy, economics, literature.The journal publishes two issues a year and is edited by Éditions Antipodes, in Lausanne. The journal is available in print 168 pages on average or online JSTOR and CAIRN.Since August 2008, NQF is hosted by the Haute Ă©cole de travail social et de la santĂ© EESP Lausanne via its Gender and Social Work Network GeTS. The journal was previously hosted by the University of Lausanne, for 17 years. NQF receives financial support from both institutions, and formed an association in 2015, in order to be fully independent.
Dansla cour de rĂ©crĂ©ation, les enfants ne jouaient pas aux mĂȘmes jeux que toi et en classe, ils travaillaient diffĂ©remment. Il y avait des Ă©coles pour les filles et des Ă©coles pour les garçons. On dit que les Ă©coles n’étaient pas mixtes. 2. L'Ă©cole aujourd'hui. Depuis, l’école a Ă©voluĂ© et de nouveaux objets sont apparus.
Le mariage n’a presque plus de sens de nos jours. Selon certains juristes les divorces se sont multipliĂ©s dans ces derniers temps. Constat ce sont les femmes qui les demandent de plus. Autrefois en Afrique et plus prĂ©cisĂ©ment au Mali, c’est les parents qui s’occupaient des mariages. Il s’agissait pour eux de prendre en compte quelques critĂšres allant Ă  la classe sociale des futurs mariĂ©s. Les parents proposaient directement la femme au petit garçon au mariage. Sans contestation aucune, le jeune garçon se contente du choix des parents. Mais avant de proposer la femme, les parents se renseignent sur sa situation sociale, c’est-Ă -dire son ethnie et son Ă©ducation. Le non de bi denw !De nos jours, la situation a changĂ© dans la quasi-totalitĂ© de nos pays. Les jeunes ont dit’’ NON’’ aux mariages arrangĂ©s et disent ne vouloir se marier que selon leurs propres goĂ»ts, leurs propres critĂšres. Or, lorsque c’était les parents qui choisissaient le partenaire ou la partenaire de leurs enfants, il n’y avait presque pas de problĂšme. Il y avait l’entente et la cohĂ©sion et le nombre de divorce se comptait au bout des doigts. En ce temps, les femmes Ă©taient victimes de tout genre de sĂ©visse, et malgrĂ© tout elles demeuraient soumises et obĂ©issantes parce que, en ce moment lĂ , on croyait au faite qu’une femme obĂ©issante aura des enfants bĂ©nis. Tout cela hĂ©las, les jeunes disent vouloir faire comme bon leur semble, il y a plus de problĂšmes qu’auparavant. L’infidĂ©litĂ© et les trahisons sont devenues le passe temps favori de nos jeunes couples. Ils se marient soit disant qu’ils s’aiment et finissent par se tirailler, se martyriser pour finir devant le juge. En vĂ©ritĂ© les jeunes couples se sentent si libres, qu’ils en oublient nos valeurs et principes. Ils sont devenus si modernes qu’ils bafouillent leurs propres identitĂ©s. Comme le dit un adage de chez nous Ă  force de vouloir ressembler Ă  l’autre, on perd son identité». Nous n’avons ni les mĂȘmes coutumes, ni les mĂȘmes principes et ni les mĂȘmes visions que ces gens-lĂ . Autrefois les jeunes filles se trouvaient dans les maisons chez leurs parents, aujourd’hui c’est dans les bars et night clubs et sur les places publiques qu’elles font la queue. C’est dans les boites de nuit, dans les rues ou sur le net que se font les rencontres. Et les mariages sont devenus ceux des intĂ©rĂȘts. Nos parents quant Ă  eux pensaient que le mariage Ă©tait une chose trĂšs importante et qui ne devait pas ĂȘtre prise Ă  la l’internet sert de MaireLes rencontres sur le net sont devenues monnaies courantes dans nos sociĂ©tĂ©s. Les jeunes se connaissent lĂ  et se laissent lĂ . Les rĂ©seaux sociaux continuent Ă  dĂ©grader nos mƓurs. N’est-ce pas lĂ  la plus grande des lĂ©gĂšretĂ©s que de construire son avenir sur des mirages. Nombreuse sont les jeunes filles qui ont Ă©tĂ© déçues aprĂšs avoir rencontrĂ© des personnes sur le net. Elles se marient et partent en occident Ă  la rencontre d’une personne qu’elles ne connaissent ni d’Ève ni d’Adam. Ça tourne au vinaigre et le divorce s’en suit. Cette situation amĂšne parfois d’autres Ă  se verser dans la prostitution. En tout cas, il est vraiment temps pour la jeunesse d’aujourd’hui de ne surtout pas mettre dans les tiroirs nos us et Labassou TourĂ© Commentaires via Facebook Appeld’articles pour un ouvrage pluridisciplinaire en Ă©tudes des femmes en Acadie. L’ouvrage, provisoirement intitulĂ© Paroles et regards de femmes en Acadie.D’hier Ă  aujourd’hui, paraĂźtra aux Presses de l’UniversitĂ© d’Ottawa au dĂ©but de 2017.. Ce collectif vise Ă  rĂ©flĂ©chir sur la place qu’occupe la parole des femmes dans l’espace socioculturel 1De nouvelles questions traversent Ă  la fois le mouvement altermondialiste et le mouvement fĂ©ministe, notamment celle des formes d’alliance qui peuvent intervenir entre les deux. Elles touchent Ă  la laĂŻcitĂ© en tant que garante supposĂ©e de l’avancement de la cause fĂ©ministe et Ă  la figure prĂ©sentĂ©e comme universelle de la femme Ă©mancipĂ©e ; Ă  la loi sur les signes religieux Ă  l’école et Ă  la dĂ©fense de la RĂ©publique » si souvent invoquĂ©e Ă  son propos ; aux relations entre fĂ©minisme et anticolonialisme, entre fĂ©minisme et rapports de classe. Comment le fĂ©minisme et l’altermondialisme peuvent-ils ensemble Ă©tablir un lien entre la lutte contre les inĂ©galitĂ©s Ă©conomiques et sociales, contre le racisme et les discriminations, et la lutte fĂ©ministe ? 2 FĂ©ministes d’hier et d’aujourd’hui » – je suis tentĂ©e d’ajouter fĂ©ministes d’ici et d’ailleurs ». Les questions Ă©voquĂ©es lors de cette session renvoient Ă  des dĂ©bats essentiels. Je vais tenter de rĂ©pondre Ă  certaines d’entre elles en les reformulant autour de trois points 3– LaĂŻcitĂ© et fĂ©minisme n’y a-t-il de fĂ©minisme possible que laĂŻc ? 4– La modernitĂ© comme dynamique de changement l’Europe comme centre de la modernitĂ©, mythe ou rĂ©alitĂ© ? Faut-il accepter que l’accĂšs Ă  la modernitĂ© soit le mĂȘme pour toutes et tous, ou bien des voies diffĂ©rentes sont-elles possibles ? 5– Peut-on ĂȘtre fĂ©ministe et altermondialiste ? Quels combats possibles ensemble ? 6MĂȘme si ces questions ne sont pas vraiment nouvelles, le contexte actuel les remet plus que jamais Ă  l’ordre du jour. Depuis les annĂ©es 80, dans un contexte de crise du modĂšle du salariat et de l’État providence, marquĂ© d’une part par le repli des grandes idĂ©ologies du socialisme et du communisme et d’autre part par le relatif Ă©chec des expĂ©riences de dĂ©veloppement tiers-mondistes dans la foulĂ©e des dĂ©colonisations, dans un monde soumis de plus en plus Ă  une intense uniformisation, on assiste Ă  l’émergence de mouvements identitaires portĂ©s par des groupes entiers de la population ou par des minoritĂ©s religieuses, ethniques et de genre. C’est ainsi qu’on a vu apparaĂźtre dans l’espace public, Ă  la fin des annĂ©es 70 et au dĂ©but des annĂ©es 80, un peu partout dans le monde, de l’Iran aux pays du Maghreb en passant par les pays d’Europe occidentale, de nouvelles figures d’hommes et de femmes mobilisant le religieux nous parlons de l’Islam comme moyen de contestation de toutes les formes de domination. 7En Europe et en France plus particuliĂšrement, le modĂšle du fĂ©minisme est interpellĂ© par ces nouvelles figures de femmes se qualifiant Ă  la fois de fĂ©ministes et de musulmanes. Des questions telles que la laĂŻcitĂ© et la modernitĂ© sont reconvoquĂ©es, dans un climat oĂč l’emportent les clichĂ©s, les schĂ©mas simplistes et, au bout du compte, les divisions, assorties de l’injonction Ă  choisir son camp pour ou contre le foulard, pour ou contre la loi sur les signes religieux, pour ou contre le texte d’appel des IndigĂšnes de la RĂ©publique » 
 Il convient donc de se demander avant tout ce que cache ce dĂ©bat, afin de dĂ©construire les processus Ă  l’Ɠuvre dans des positionnements basĂ©s sur l’incomprĂ©hension, le rejet et le repli, relevant d’un choc des ignorances » [2] plutĂŽt que d’un choc des cultures. Au cƓur de ces tensions on retrouve, en particulier en France, le contentieux colonial et la rĂ©surgence dans les mĂ©moires du rapport Ă  l’islam. 8Afin d’apporter quelques Ă©lĂ©ments permettant d’éclairer les dĂ©bats actuels, j’aborderai ces questions sous deux angles. En premier lieu de l’extĂ©rieur, au moyen d’un bref dĂ©tour par le dĂ©veloppement des mouvements fĂ©ministes dans les pays du Maghreb [3]. J’insisterai sur le phĂ©nomĂšne d’attraction/rĂ©pulsion qui caractĂ©rise les relations entre ces mouvements et les mouvements fĂ©ministes europĂ©ens, plus particuliĂšrement français. Ces relations, empreintes de beaucoup de malentendus et d’ambiguĂŻtĂ©s, rĂ©vĂšlent, d’un cĂŽtĂ©, les limites du modĂšle europĂ©en universalisant de l’ Ă©mancipation fĂ©minine » et, de l’autre, les raisons de l’échec d’un fĂ©minisme importĂ©. Et dans un deuxiĂšme temps Ă  partir d’un vĂ©cu et d’expĂ©riences propres. Je voudrais essayer d’apporter quelques Ă©lĂ©ments de rĂ©flexion sur l’émergence de ces nouvelles figures du fĂ©minisme qui se revendiquent du religieux dans le Maghreb, voire dans le monde arabe et dans l’espace europĂ©en de quelles significations sont-elles porteuses ? Sont-elles identiques quels que soient les lieux et les contextes ? Peut-on parler d’un fĂ©minisme musulman ? Quelle est la portĂ©e et quelles sont les limites de ces nouvelles revendications et aspirations individuelles et/ou collectives ? En quoi participent-elles des transformations sociales et politiques ? Enfin, je terminerai en m’interrogeant sur la possibilitĂ© de dĂ©velopper des solidaritĂ©s, des champs ou des axes communs de lutte. Comment sont pensĂ©es et proposĂ©es dans le mouvement altermondialiste les solidaritĂ©s autour des luttes des femmes ?Le dĂ©veloppement des mouvements fĂ©ministes dans les pays du Maghreb en regard du fĂ©minisme europĂ©enLe fĂ©minisme europĂ©en9Il est difficile de rĂ©sumer l’histoire de ce mouvement riche et divers, mais retenons quelques points de comparaison qu’il s’agisse du fĂ©minisme français ou du fĂ©minisme italien, le fĂ©minisme europĂ©en s’est d’abord affirmĂ© contre la pensĂ©e religieuse et s’est construit sur une critique radicale de la sociĂ©tĂ© et de la famille, du rapport entre les sexes perçu comme rapport de domination. Son hĂ©ritage est marquĂ© par des figures comme Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir et bien d’autres. AprĂšs la conquĂȘte de l’égalitĂ© formelle, qui restait une notion abstraite, il a connu un dĂ©veloppement fulgurant Ă  partir des annĂ©es 70, en s’engageant dans une dĂ©marche de transformation de rapports sociaux de sexe et de subversion d’un monde oĂč l’identitĂ© masculine est Ă©rigĂ©e en mouvements fĂ©ministes dans le monde arabo-musulman jusqu’au dĂ©but des annĂ©es 80Les rĂ©formistes musulmans, le systĂšme colonial et les fĂ©ministes arabes10À la fin du XIXe et au dĂ©but du XXe siĂšcle, le monde arabe, confrontĂ© au systĂšme colonial, tente de dĂ©finir les termes de son entrĂ©e dans la modernitĂ©, Ă  travers le mouvement de renaissance islamique la Nahda ; les initiateurs de ce mouvement rĂ©formiste, Djamel Eddine El Afghani, Mohamed Abdou, Rachid Ridha, inscrivent leur dĂ©marche dans la continuitĂ© de l’esprit d’ouverture des premiers siĂšcles de l’islam et de la pĂ©riode des mu’tazilites [4] pour instaurer l’ijtihad l’effort d’interprĂ©tation et de relecture du texte coranique. Il s’agissait de rĂ©actualiser l’islam en prenant en compte les changements sociaux et de libĂ©rer les femmes d’un patriarcat sacralisĂ© par la religion. C’est dans ce contexte que s’est dĂ©veloppĂ©, plus particuliĂšrement en Égypte, un courant favorable Ă  l’émancipation des femmes, dont Huda Sha’rawi 1879-1924 est une figure particuliĂšrement cĂ©lĂšbre, mais dont faisaient partie aussi des hommes comme Kassem Amin 1865-1908 ou Mansour Fahmy Fahmy, 1990 [5], ou le Tunisien Tahar el Haddad 1899-1935 [6], figure marquante du rĂ©formisme radical. 11Cet effort de rĂ©flexion en vue d’une rĂ©forme morale et intellectuelle sera cependant, d’un cĂŽtĂ©, bloquĂ© par les tenants d’un conservatisme propre notamment aux classes dominantes opposĂ© au changement des mƓurs et d’un autre cĂŽtĂ© dĂ©voyĂ© » par la confrontation avec un systĂšme colonial agressif qui, en voulant imposer ses normes et ses valeurs comme universelles, a mis en place une domination Ă©crasante et une dĂ©valorisation systĂ©matique de l’apport arabe et islamique Ă  la culture universelle. 12Ces dĂ©bats entre conservateurs et modernistes eurent Ă©galement lieu en AlgĂ©rie dans le courant des annĂ©es 20 et 30, pĂ©riode oĂč diffĂ©rents courants critiques se sont dĂ©veloppĂ©s face au dĂ©fi colonial, avec le mouvement des instituteurs indigĂšnes » Gadant, 1995, initiateur d’un fĂ©minisme au masculin » [7], et les propositions de rĂ©forme de la sociĂ©tĂ© par les ulĂ©mas [8]. Les femmes et la famille sont au centre de ces dĂ©bats sur la conciliation entre permanence et changement, dans le cadre desquels on se demandait comment prendre Ă  l’Occident ses sciences et ses techniques et garder nos mƓurs ». Mais la violence coloniale est telle tribus dĂ©truites, propriĂ©tĂ© collective dĂ©mantelĂ©e, biens habous [9] spoliĂ©s avec les Ă©quipements culturels qui y Ă©taient rattachĂ©s 
 que la religion, la famille, les femmes restent les lieux d’inviolabilitĂ© Ă  dĂ©fendre. Ce repli est d’une certaine maniĂšre encouragĂ© par la gestion coloniale du religieux faut-il rappeler qu’il n’y avait pas de sĂ©paration entre le politique et le religieux dans l’AlgĂ©rie française, et que la loi de 1905 ne fut pas appliquĂ©e en AlgĂ©rie ? 13L’octroi de la citoyennetĂ© Ă  ceux qu’on appelait alors les Français musulmans d’AlgĂ©rie » [10] Ă©tait subordonnĂ© Ă  l’abandon du statut personnel » ensemble de rĂšgles rĂ©gissant les rapports familiaux et les rapports entre les sexes, un choix qui fit peu d’adeptes car ce statut, fondĂ© sur le droit religieux, restait l’ultime rempart de rĂ©sistance au colonisateur. MalgrĂ© tout, l’attrait exercĂ© par l’universalisme des LumiĂšres demeurait puissant et, parmi les intellectuels francophones, beaucoup s’efforçaient de faire la diffĂ©rence entre la France coloniale et dominatrice et la France de la rĂ©volution de 1789 et des LumiĂšres. C’est ainsi que s’explique la persistance dans la sociĂ©tĂ© algĂ©rienne des courants et formes de pensĂ©e appartenant Ă  ce qu’on a appelĂ© un fĂ©minisme au masculin ».La pĂ©riode postcoloniale14AprĂšs la conquĂȘte de l’indĂ©pendance, notamment en AlgĂ©rie, la contestation viendra beaucoup des femmes elles-mĂȘmes lĂ©gitimĂ©es par l’effort de guerre fourni par les moudjahidates combattantes de la guerre de libĂ©ration, les fĂ©ministes algĂ©riennes revendiquent l’égalitĂ© des droits entre les hommes et les femmes, dans la continuitĂ© de l’hĂ©ritage des LumiĂšres et des courants de pensĂ©e qui se sont dĂ©veloppĂ©s en Égypte au dĂ©but du siĂšcle. Ce mouvement naissant dans les annĂ©es 70 Ă©tait peu portĂ© par les couches populaires, qui se sentaient plutĂŽt exclues des bĂ©nĂ©fices de la modernisation ; il Ă©tait le fait d’une Ă©lite, issue des milieux universitaires formĂ©s au marxisme. 15De l’autre cĂŽtĂ© de la MĂ©diterranĂ©e, ce mouvement fut perçu de façon trĂšs positive et trĂšs ambiguĂ« Ă  la fois. On le souhaitait identique au mouvement français mais il Ă©tait diffĂ©rent, sans lui ĂȘtre radicalement opposĂ©. Les luttes des femmes se dĂ©roulaient et se dĂ©roulent encore en AlgĂ©rie [11] sur le terrain juridico-politique, en vue d’une rĂ©forme ou d’une abrogation du statut personnel et de l’instauration de lois civiles Ă©galitaires. Elles ont pour objectif la conquĂȘte de l’égalitĂ© des droits avec les hommes. On est loin du conflit des sexes [12] propre au fĂ©minisme europĂ©en. Pour les fĂ©ministes algĂ©riennes, il ne s’agit pas de se confronter au religieux, Ă  l’Islam en tant que tel, mais bien Ă  une interprĂ©tation politique rigoriste et rĂ©trograde du religieux. Ce qui est dĂ©noncĂ©, c’est l’instrumentalisation politique de la religion par les États arabes qui, pour se lĂ©gitimer en l’absence de dĂ©mocratie, ont pris les femmes en otages ; dans le cas algĂ©rien, la question des femmes est devenue l’enjeu de luttes politiques entre progressistes laĂŻcs » et conservateurs islamistes » au sein mĂȘme de l’appareil d’État. C’est ce qui explique pourquoi le Code de la famille [13] en AlgĂ©rie a mis vingt ans et a nĂ©cessitĂ© plusieurs avant-projets de 1962 Ă  1984 pour ĂȘtre adoptĂ© et pourquoi il l’a Ă©tĂ© en 1984, annĂ©e charniĂšre marquant un changement d’orientation en matiĂšre de politique Ă©conomique, oĂč le pays rĂ©alise les rĂ©formes que lui imposait la politique d’ajustement structurel du FMI. 16Dans la plupart des constitutions des pays arabes, l’Islam a le statut de religion d’État et le droit musulman y est une des sources principales, voire la source principale du droit dans les domaines du droit de la famille et du droit successoral ainsi que du droit pĂ©nal dans quelques pays comme l’Arabie saoudite. Pour le reste, ces États fonctionnent comme n’importe quel État Ă  l’échelle internationale. C’est ainsi qu’au nom de la religion ou d’une interprĂ©tation dogmatique et figĂ©e de la religion, par les pouvoirs politiques existants, la citoyennetĂ© est dĂ©niĂ©e aux femmes et qu’une rĂ©elle discrimination est instaurĂ©e Ă  leur Ă©gard, en contradiction avec les lois et conventions internationales dont les gouvernements des pays musulmans ont pourtant ratifiĂ© les traitĂ©s. 17Partout l’on trouve une codification des relations familiales qui assigne Ă  la femme un statut de mineure Ă  vie la moudawanna au Maroc, le Code de la famille en AlgĂ©rie, le statut personnel tunisien, l’un des plus favorables aux femmes, pour ne citer que les pays du Maghreb. 18Le mouvement fĂ©ministe en Europe, trĂšs marquĂ© par sa propre histoire, ne comprend pas toujours ce qui se joue sur l’autre rive de la MĂ©diterranĂ©e, tant il participe de ce que Sophie Bessis 2001 appelle la culture de la suprĂ©matie occidentale ». À titre d’exemples, on peut mentionner les rendez-vous politiques manquĂ©s lors de la tragĂ©die vĂ©cue cette derniĂšre dĂ©cennie par l’AlgĂ©rie, qu’illustre le soutien apportĂ© par ce mouvement aux positions des Ă©radicatrices et Ă©radicateurs » algĂ©riens, au dĂ©triment de celles et ceux qui avaient besoin d’une solidaritĂ© politique pour dĂ©noncer la sale guerre » SouaĂŻdia, 2001 [14] et les dictatures militaires. 19Quels Ă©taient les enjeux de cette guerre et quelles ont Ă©tĂ© les positions prises dans ce contexte par une partie des femmes et fĂ©ministes » algĂ©riennes, puis Ă  leur suite une grande majoritĂ© des fĂ©ministes europĂ©ennes et plus particuliĂšrement françaises – en tout cas les plus mĂ©diatisĂ©es d’entre elles ? Il est important de le comprendre pour mieux dĂ©crypter les dĂ©bats en cours, notamment dans la sociĂ©tĂ© française, sur des questions telles que celles du foulard, des femmes et de l’islam, etc. 20En 1992, avec l’arrĂȘt du processus Ă©lectoral et la reprise en mains par les militaires, apparaissent au grand jour des divergences au sein du mouvement des femmes. DĂšs lors, la fracture s’installe entre celles qui soutiennent l’intervention de l’armĂ©e et celles qui refusent de soutenir l’arrĂȘt du processus Ă©lectoral et le dĂ©noncent. Cette fracture ira en s’accentuant au fur et Ă  mesure que le pays s’enfoncera dans la sale guerre ». Cette situation permettra au pouvoir algĂ©rien d’utiliser les femmes, notamment dans les annĂ©es 1993-95, comme arme stratĂ©gique dans sa politique de communication Ă  usage externe, afin de convaincre l’opinion internationale de la lĂ©gitimitĂ© de sa politique du tout sĂ©curitaire ». En effet, les annĂ©es 1993-95 vont ĂȘtre dĂ©cisives dans l’évolution de la tragĂ©die algĂ©rienne. C’est la pĂ©riode oĂč, par population interposĂ©e, deux stratĂ©gies s’affrontent celle des Ă©radicateurs », pour qui la fin justifie les moyens », et celle des partisans du dialogue et de la solution politique [15] – avec en toile de fond l’exacerbation des violences, qui d’une certaine maniĂšre conforte les thĂšses Ă©radicatrices. Dans le camp des Ă©radicateurs », que rejoindront quelques militantes des droits des femmes opposĂ©es au dialogue, le discours Ă©tait dominĂ© par l’injonction Ă  choisir son camp celui des militaires ou celui des islamistes. Refuser ce type d’alternative Ă©tait interprĂ©tĂ© comme un refus de la politique Ă©radicatrice, une volontĂ© d’absoudre les exactions commises par les islamistes, voire les Groupes islamistes armĂ©s GIA. L’amalgame entre le refus de l’intervention de l’armĂ©e et le soutien aux islamistes, entretenu en vue de faire apparaĂźtre les officiels algĂ©riens comme seul rempart contre les menaces intĂ©gristes, a Ă©tĂ© fortement relayĂ© en Europe, particuliĂšrement en France, et a malheureusement bien fonctionnĂ© dans les milieux contexte des annĂ©es 80 Ă©mergence de nouvelles figures de femmes aspirant Ă  l’émancipation » via le religieuxDans les pays du sud de la MĂ©diterranĂ©e21Depuis les annĂ©es 80, dans un contexte marquĂ© par le dĂ©veloppement des mouvements politico-religieux et par la montĂ©e des islamismes radicaux, on voit apparaĂźtre dans les pays du sud de la MĂ©diterranĂ©e comme dans les pays du nord, Ă  cĂŽtĂ© des femmes dites occidentalisĂ©es », de nouvelles figures de femmes dans l’espace public, se construisant une nouvelle identitĂ© dans un monde oĂč la rĂ©fĂ©rence au modĂšle d’émancipation inspirĂ©e de l’Occident a perdu de sa crĂ©dibilitĂ© et lĂ©gitimitĂ©. 22L’échec des projets de modernisation, rĂ©duits Ă  de simples projets de dĂ©veloppement Ă©conomique, le blocage du processus de sĂ©cularisation qui s’en est suivi, les blessures infligĂ©es aux nationalismes dans le monde arabe avec le conflit israĂ©lo-palestinien, ont encouragĂ© une Ă©volution vers un essentialisme religieux gommant toute la complexitĂ© dont sont riches les sociĂ©tĂ©s ; l’islam devient une rĂ©fĂ©rence politique de plus en plus importante dans le monde arabo-musulman. 23C’est ainsi qu’on voit apparaĂźtre, dans les milieux universitaires d’abord, puis dans d’autres sphĂšres publiques, des femmes portant le voile et se dĂ©marquant, par leurs pratiques et leurs discours, de l’islam traditionnel des gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, affirmant clairement leur refus d’une culture patriarcale sacralisĂ©e par la religion. 24La rĂ©appropriation par les femmes du religieux comme moyen d’affirmation de soi, Ă©lĂ©ment d’un processus d’individuation, emprunte ici des formes diversifiĂ©es, de l’individuel au collectif. PremiĂšrement, le religieux, et plus prĂ©cisĂ©ment le voile, est utilisĂ© par les femmes comme moyen de sortir de la sphĂšre privĂ©e dans laquelle les traditions les maintenaient et d’occuper l’espace public aller Ă  l’école, travailler au-dehors 
. Il s’agit d’une sorte de stratĂ©gie de nĂ©gociation entre la modernisation et le conformisme des traditions. DeuxiĂšmement, l’acquisition d’un savoir religieux confĂšre aux femmes qui s’y consacrent et elles sont de plus en plus nombreuses grĂące au dĂ©veloppement de l’instruction un statut diffĂ©rent au sein de la famille et permet de renĂ©gocier les rĂŽles et les rapports de sexe. Enfin, l’implication dans la vie associative et politique fait des femmes les actrices des changements qui les concernent. Dans la diversitĂ© du paysage qui se dessine, ces nouvelles figures fĂ©minines supplantent celles qui, jusqu’à prĂ©sent, Ă©taient considĂ©rĂ©es comme le symbole de la modernitĂ©. L’espace public se divise en moutahadjibates voilĂ©es et moutabarijates dĂ©voilĂ©es [16]. 25Cette Ă©volution, observĂ©e dans les pays du Maghreb et dans le monde arabe, semble signifier l’échec relatif d’un fĂ©minisme exportĂ© qui, ces trente derniĂšres annĂ©es, n’a emportĂ© l’adhĂ©sion que d’une Ă©lite. Les catĂ©gories vĂ©hiculĂ©es par ce discours Ă©galitĂ© hommes/femmes, laĂŻcitĂ© sont restĂ©es Ă©trangĂšres Ă  la majoritĂ© des femmes et des hommes. En revanche, on voit en AlgĂ©rie et ailleurs une certaine sĂ©cularisation et une transformation des rapports de sexe qui s’opĂšre malgrĂ© tout. Elle signifie aussi la rupture avec les gĂ©nĂ©rations prĂ©cĂ©dentes, avec les pĂšres et les mĂšres pratiquant un islam traditionnel, qui assistent mĂ©dusĂ©s Ă  l’irruption de cet islam revisitĂ©. À travers ce double refus – ni fĂ©minisme exportĂ©, ni modĂšle religieux patriarcal imposĂ© – Ă©merge un nouveau sujet islamique fĂ©minin qui expĂ©rimente de façon plus ou moins inĂ©dite la construction d’un modĂšle de fĂ©minisme » s’affirmant par le de nouvelles figures de sujets femmes » dans les pays du Nord26En Europe, et plus particuliĂšrement en France, l’apparition de nouvelles actrices et de nouveaux acteurs se produit dans un contexte favorable au retour au religieux en lien avec, d’une part, le dĂ©ficit de crĂ©dibilitĂ© des politiques et des syndicats, le repli des valeurs Ă©galitaires, la perte des solidaritĂ©s, et d’autre part le dĂ©veloppement du chĂŽmage, de l’exclusion et de la prĂ©caritĂ©. 27Ces actrices et acteurs sont issues des populations immigrĂ©es installĂ©es de longue date et sĂ©dentarisĂ©es, originaires de pays anciennement colonisĂ©s. Leur existence a Ă©tĂ© rendue plus visible par l’affaire du foulard en 1989, les attentats de 1995 ou le 11 septembre. Ce sont des hommes et des femmes ayant fait des Ă©tudes supĂ©rieures, ou du moins instruits, et qui accĂšdent ou peuvent accĂ©der Ă  un statut social autre que celui de leurs parents. Les femmes portant le foulard en constituent les minoritĂ©s les plus visibles. Or, en Occident, l’obsession de la femme voilĂ©e gĂ©nĂšre des rĂ©actions passionnelles, d’autant plus qu’en prĂ©sentant une rĂ©sistance Ă  ĂŽter le voile, ces jeunes femmes rĂ©activent la symbolique politique du voile liĂ©e Ă  la guerre d’AlgĂ©rie. Cette demande de reconnaissance choque, et surtout alimente, sur fond de totale mĂ©connaissance voire d’ignorance de l’Autre, des peurs et des fantasmes quant au danger communautariste que ferait courir l’islam Ă  la communautĂ© politique. Peur de l’islamisme, dont on soupçonne tous les immigrĂ©s, y compris leurs enfants français perçus dĂ©sormais sous le prisme de l’essentialisme religieux ; peur qui se manifeste Ă  travers une incomprĂ©hension et une violence encore plus fortes lorsque l’altĂ©ritĂ© se prĂ©sente sous la figure du fĂ©minin, d’oĂč l’hystĂ©rie du dĂ©bat », pour reprendre l’expression d’Emmanuel Terray 2004, autour de la question du voile. 28En effet, autant la demande religieuse provenant des hommes et plus prĂ©cisĂ©ment des jeunes, objets de suspicion permanente, paraĂźt conforme aux reprĂ©sentations de l’islam, perçu comme religion barbare et constitutive de la domination des femmes, autant cette demande, lorsqu’elle provient de jeunes femmes, Ă©branle tous les schĂ©mas de pensĂ©e. 29Se dĂ©marquant de l’islam vĂ©cu par les parents de façon discrĂšte, un islam fortement marquĂ© par des pratiques conservatrices liĂ©es Ă  un fonds culturel patriarcal, accentuĂ© et rigidifiĂ© par le parcours migratoire et focalisĂ© notamment autour du contrĂŽle sexuel des filles, les jeunes et moins jeunes filles musulmanes portant le foulard rompent avec la discrĂ©tion des parents, affirment en citoyennes leur identitĂ© religieuse et exigent le respect de leur diffĂ©rence au sein mĂȘme de l’école, sanctuaire de la laĂŻcitĂ©. Ce combat est portĂ© jusqu’au sein des mouvements fĂ©ministes [17], dont elles se rĂ©clament malgrĂ© le dĂ©ni de lĂ©gitimitĂ© que leur opposent parfois violemment les groupes fĂ©ministes laĂŻques et les tenants d’un rĂ©publicanisme excessif murĂ© dans son incapacitĂ© Ă  comprendre cette rĂ©alitĂ© inĂ©dite. On les croyait convaincues des acquis des combats fĂ©ministes des annĂ©es 70, libĂ©rĂ©es des archaĂŻsmes des sociĂ©tĂ©s de leurs parents, et on dĂ©plore ce port du foulard, symbole de la domination masculine et de l’asservissement des femmes ». 30Toute femme qui porte le voile et qui affirme ses droits religieux ne s’identifie pas pour autant au fĂ©minisme. Elles sont encore minoritaires en France Ă  se rĂ©clamer du fĂ©minisme musulman, mĂȘme si le concept semble se dĂ©velopper un peu partout en Europe et aux États-Unis. Mon propos ici n’est pas tant d’examiner ce fĂ©minisme musulman » rĂ©actualisĂ©, mĂȘme si j’y reviendrai plus loin car il mĂ©rite d’ĂȘtre connu et surtout interrogĂ©, mais plutĂŽt de comprendre le sens, les significations dont sont porteuses ces nouveaux sujets femmes ». 31On pourrait dire que, du sud au nord de la MĂ©diterranĂ©e, on assiste Ă  une rĂ©alitĂ© partagĂ©e, celle d’un processus d’individuation des femmes se libĂ©rant d’une culture patriarcale sacralisĂ©e par un islam traditionnel. Au nord, il semble qu’on assiste, par exemple en France, Ă  une reconstruction de l’identitĂ© nationale française moderne dans un sens pluriel, dont la dĂ©marche pourrait s’expliquer par le dĂ©fi du multiculturalisme auquel est confrontĂ©e la France postcoloniale. Ni communautaristes, ni Ă©trangĂšres, simplement croyantes et citoyennes françaises. Leur mobilisation prend la forme d’une lutte contre les discriminations et pour une rĂ©elle Ă©galitĂ© entre les citoyens, quelles que soient leur origine ethnique et leur appartenance culturelle ou cultuelle, en d’autres termes pour plus de dĂ©mocratie. 32Au sud de la MĂ©diterranĂ©e, c’est la question de l’accĂšs Ă  la modernitĂ© [18] et de la citoyennetĂ© des femmes qui est posĂ©e Ă  des sociĂ©tĂ©s Ă  forte dimension religieuse et patriarcale, Ă  partir de dynamiques internes la mĂȘme remise en cause de la culture patriarcale est Ă  l’Ɠuvre dans l’élaboration d’un islam rĂ©appropriĂ©, Ă  partir de facteurs endogĂšnes, en vue de construire une identitĂ© fĂ©minine musulmane et moderne et de mettre au jour les contradictions des sociĂ©tĂ©s arabes et musulmanes. 33Sous leur aspect positif, ces expĂ©riences reflĂštent la diversitĂ© des modĂšles fĂ©ministes et surtout le fait qu’il n’existe pas de schĂ©ma d’évolution linĂ©aire et universel de dĂ©veloppement ; dans le mĂȘme temps, elles rĂ©vĂšlent les limites de l’universalisme hĂ©ritĂ© des LumiĂšres. 34Pour en revenir au fĂ©minisme musulman » comment se positionnent les actrices de ce mouvement et quel est le contenu de ce fĂ©minisme ? Tout en intĂ©grant les mouvements fĂ©ministes, dont elles s’approprient l’hĂ©ritage, et en partageant certaines de leurs revendications, les jeunes femmes musulmanes françaises revendiquent leur diffĂ©rence en travaillant sur l’hĂ©ritage musulman ; elles en proposent de nouvelles lectures en le dĂ©barrassant de toutes les scories liĂ©es au patriarcat. La dĂ©marche est commune Ă  celle que d’autres femmes, dans le monde arabe ou le Maghreb, ont engagĂ©e depuis dĂ©jĂ  plusieurs annĂ©es. Elle relĂšve d’une posture intellectuelle diffĂ©rente de celle des femmes issues des mouvements islamistes [19]. Elle se fonde sur une nouvelle approche de la vision islamique des rapports hommes/femmes [20], en proposant de revisiter la sunna » tradition du prophĂšte et les milliers de hadiths dires du prophĂšte qui la sous-tendent, dans une optique de dĂ©fense de l’égalitĂ© entre les sexes. 35Les mouvements fĂ©ministes musulmans semblent emprunter la voie de la rĂ©ouverture des portes de l’ijtihad » qui est une revendication majeure du mouvement rĂ©formiste actuel, pour s’efforcer de rĂ©pondre aux problĂšmes nouveaux que pose l’application de la Loi fondamentale. Cette dĂ©marche de rĂ©appropriation de la mĂ©moire est encourageante ; elle permet de puiser dans un matĂ©riel propre les instruments de libĂ©ration des femmes mais aussi des hommes, encore faut-il qu’elle ne reste pas l’apanage d’une Ă©lite. Les mouvements fĂ©ministes en Europe ne gagneraient-ils pas Ă  tenter de comprendre cette diffĂ©rence de postures et Ă  s’interroger sur la signification et la portĂ©e de ce processus de rĂ©appropriation d’un islam longtemps mis Ă  l’écart de l’universel, que de jeunes femmes mobilisent pour leur libĂ©ration et la construction de leur identitĂ© ?Peut-on encore imaginer une troisiĂšme voie ?36Comprendre les ressorts de la dĂ©marche du fĂ©minisme musulman dans laquelle semblent s’engager divers courants musulmans Ă  travers le monde, dans les pays arabes et maghrĂ©bins, en Europe et aux États-Unis, est nĂ©cessaire. Cela ne doit pas nous empĂȘcher de nous interroger sur la fonction heuristique de cette dĂ©marche. 37En effet, n’y a-t-il pas d’alternative autre qu’entre l’option religieuse fondamentaliste et le mimĂ©tisme Ă  l’égard des modĂšles occidentaux ? N’y a-t-il d’autre choix, pour libĂ©rer le musulman, la musulmane, que de se rĂ©fĂ©rer aux sources scripturaires » et d’en faire la rĂ©fĂ©rence ultime ? Faut-il opposer une interprĂ©tation des textes Ă  une autre, au risque de s’enfermer dans le thĂ©ologique et la nostalgie d’un Ăąge d’or de l’islam ? Une telle dĂ©marche ne relĂšve-t-elle pas, pour citer Mohamed Harbi [21], d’ un islamocentrisme, rĂ©ponse dĂ©fensive Ă  un europĂ©ocentrisme qui avait kidnappĂ© l’universalisme Ă  son profit » [22] ? Ne peut-on s’opposer aux dominations, quelles qu’elles soient, qu’à travers le retour au religieux ? La voie de la sĂ©cularisation du droit, insĂ©parable de la question de la garantie des droits de l’homme et de la dĂ©mocratie, serait-elle donc vouĂ©e Ă  l’échec ? Non, assurĂ©ment, et les militantes fĂ©ministes des annĂ©es 80 et 90 en AlgĂ©rie par exemple en posant, hors du religieux, la question de l’égalitĂ©, ont eu le mĂ©rite de questionner la lĂ©gitimitĂ© du lien entre le politique et le religieux et d’en revendiquer la rupture. 38Et n’est-ce pas avec cette position de rupture, qui Ă©tait celle des intellectuels courageux du dĂ©but du siĂšcle dans les sociĂ©tĂ©s islamiques, et qui est plus que jamais d’actualitĂ©, qu’il faut renouer ? Ceci reste en dĂ©bat. 39Quelles que soient les lectures qu’on en fait et les rĂ©ponses qu’on apporte Ă  ces questions, on retient pour l’heure qu’en posant le problĂšme du religieux, les jeunes filles musulmanes posent paradoxalement le problĂšme du contenu et de la nature de la dĂ©mocratie, entendue comme lutte contre l’intolĂ©rance et acceptation dans l’espace public de la confrontation et du dĂ©bat d’idĂ©es. En se rĂ©appropriant les valeurs du fĂ©minisme pour dĂ©fendre la lĂ©gitimitĂ© de leur positionnement Ă  partir du religieux, et mĂȘme si on prĂ©fĂ©rerait une dĂ©marche en rupture », on doit constater que les fĂ©ministes musulmanes » remettent en cause la prĂ©tention Ă  l’universalisme du fĂ©minisme occidental, en en montrant les conclusion quelles solidaritĂ©s possibles ?40Ce qu’il est important de retenir, en dehors de la question de l’ancrage ou non du fĂ©minisme dans le religieux, c’est l’existence de dynamiques Ă  l’Ɠuvre dans des contextes et des histoires diffĂ©rentes, avec partout un point commun la prĂ©sence dans l’espace public de femmes actrices du changement de leur condition, y compris en ce qui concerne le privĂ©. 41Seul un fĂ©minisme ouvert Ă  l’Autre, dĂ©barrassĂ© de ses peurs, trouvera naturellement sa place au sein des mouvements altermondialistes, ce qui permettra de construire des solidaritĂ©s ici et ailleurs et de lutter ensemble contre les inĂ©galitĂ©s Ă©conomiques et sociales et les discriminations. 42Plusieurs axes de travail autour desquels les solidaritĂ©s peuvent se dĂ©velopper sont dĂ©jĂ  mobilisĂ©s ici et lĂ  une relecture commune des concepts de laĂŻcitĂ© et de modernitĂ© ;un travail sur le passĂ© colonial et le rapport Ă  l’islam, noyaux durs des discriminations ethniques ;la dĂ©nonciation du sort rĂ©servĂ© aux femmes migrantes avec l’application du statut personnel en France accords bilatĂ©raux entre l’État français et les pays d’origine du Maghreb, par exemple ;un soutien aux luttes fĂ©ministes et Ă  toutes les luttes pour les libertĂ©s publiques sur la rive sud de la MĂ©diterranĂ©e qui passe aussi par la dĂ©nonciation de l’hypocrisie du soutien des gouvernements de l’Union europĂ©enne aux dĂ©mocraties de façade dans les pays du Commentaire sur les dĂ©bats qui ont suivi l’interventionÉtait-ce la briĂšvetĂ© du temps imparti, qui ne m’avait pas permis d’exposer dans sa complexitĂ© la question telle que je souhaitais l’aborder ? Était-ce l’absence de repĂšres historiques permettant d’effectuer un dĂ©centrage » et de surmonter la crispation sur des positions ethnocentristes ? Le fait est que, hormis deux ou trois rĂ©actions de la salle soulignant la nĂ©cessitĂ© de sortir du dĂ©bat franco-français pour apprĂ©hender et reconnaĂźtre la multiplicitĂ© des dĂ©marches fĂ©ministes, dĂ©nonçant l’instrumentalisation de la question du voile entretenue par certains mĂ©dias et manifestant un intĂ©rĂȘt pour des figures fĂ©ministes arabes, les rĂ©actions, dans l’ensemble, ont exprimĂ© Ă  la fois un certain dĂ©ni de la diffĂ©rence dans les processus de libĂ©ration et un besoin absolu de rechercher un effet de miroir. Deux thĂšmes rĂ©currents ont traversĂ© les dĂ©bats le rapport au corps et la libĂ©ration sexuelle, posĂ©e comme centrale dans le fĂ©minisme ; et une vision de l’Autre placĂ©e Ă  l’enseigne de la recherche de ce qui rassemble »/ressemble, sans que soit Ă©noncĂ© le prĂ©alable d’une connaissance et d’une reconnaissance de l’Autre dans un rapport d’égalitĂ© Ă  soi. Notes [1] Ce texte, réécrit pour la revue NQF, a fait l’objet d’une prĂ©sentation Ă  l’UniversitĂ© d’étĂ© d’ATTAC de Poitiers, le 29 aoĂ»t 2005, dans le cadre de la session portant ce titre – voir en post-scriptum un rĂ©sumĂ© des dĂ©bats auxquels il a donnĂ© lieu. [2] Expression empruntĂ©e au titre donnĂ© Ă  une rencontre sur le thĂšme Femmes du Maghreb entre modernitĂ© et tradition – fĂ©minisme et laĂŻcitĂ© », organisĂ©e Ă  Paris en 2004 par l’association Citoyenne des deux rives ». [3] Je me consacrerai dans la suite du texte plus particuliĂšrement Ă  la situation en AlgĂ©rie, que je connais le mieux pour y avoir longtemps vĂ©cu. De fortes analogies existent cependant entre les diffĂ©rentes situations des pays du monde arabe et du Maghreb, fondĂ©es notamment sur des liens historiques et l’appartenance Ă  l’Islam, religion dominante dans ces rĂ©gions. [4] Les mu’tazilites Ă©taient les partisans d’un mouvement thĂ©ologique dont la dĂ©marche intellectuelle consistait Ă  lĂ©gitimer le recours Ă  la raison pour convaincre l’adversaire. [5] Ce texte fut publiĂ© une premiĂšre fois en 1913 chez FĂ©lix Alcan. [6] Tahar El Haddad publia en 1930 un ouvrage qui fit scandale, Notre femme dans la loi religieuse et la sociĂ©tĂ©. [7] La question de la modernisation de la famille et des femmes avait d’abord Ă©tĂ© portĂ©e par des hommes intellectuels. [8] Les ulĂ©mas » sont des docteurs de la Loi religieuse qui, dans les annĂ©es 30, en AlgĂ©rie, avaient impulsĂ© un mouvement de rĂ©forme de la sociĂ©tĂ© musulmane. [9] Biens des fondations pieuses. [10] Soumis au code de l’indigĂ©nat, les AlgĂ©riens avaient le statut de sujets, c’est-Ă -dire qu’ils Ă©taient exclus des droits politiques accordĂ©s aux citoyens français. [11] MĂȘme si, depuis au moins une dĂ©cennie, des formes plus diversifiĂ©es de luttes fĂ©minines se sont multipliĂ©es. [12] Dans le sens oĂč les questions relatives Ă  la domination au sein du couple ne sont pas ou trĂšs peu abordĂ©es. [13] Le Code de la famille institue les relations juridiques dans la famille ; il se fonde sur les sources de la chari’a » le Coran, la sunna » tradition du prophĂšte, l’ IjtimaĂą » ou consensus communautaire, le Kiyas » ou dĂ©duction analogique et le fiqh » ou droit selon les quatre rites orthodoxes malikite, hanbalite, ibadite et chafiite. [14] Le livre de Habib SouaĂŻdia est le tĂ©moignage d’un officier des forces spĂ©ciales de l’armĂ©e algĂ©rienne, l’auteur en personne, qui raconte ce qu’il a vu – la torture, les exĂ©cutions sommaires, les assassinats de civils, les enlĂšvements et disparitions, les manipulations politiques. Habib SouaĂŻdia a quittĂ© l’AlgĂ©rie en avril 2000 et vit depuis en France oĂč il a le statut de rĂ©fugiĂ© politique. L’expression la sale guerre » est utilisĂ©e par extension pour qualifier les Ă©vĂ©nements qui se sont dĂ©roulĂ©s en AlgĂ©rie Ă  partir de 1992. [15] Voir Ă  ce propos la plate-forme pour une solution politique et pacifique de la crise algĂ©rienne connue sous le titre de Plate-forme de Rome » et souscrite par l’opposition algĂ©rienne – Organisation de droits de l’homme, plusieurs partis dont le FFS, le FLN et des partis islamistes et d’extrĂȘme gauche – lors d’une rĂ©union Ă  Rome le 13 janvier 1995 auprĂšs de la communautĂ© religieuse de San Egidio. [16] Moutabarija », littĂ©ralement, signifie parĂ©e » ; l’expression du langage populaire joue ici sur l’opposition des symboliques et la catĂ©gorisation des femmes. [17] À l’exemple, en France, du Collectif fĂ©ministe pour l’égalitĂ©, qui regroupe des femmes d’horizons divers, musulmanes et laĂŻques. [18] ModernitĂ© que je dĂ©finis comme Ă©tant la capacitĂ© Ă  apporter des rĂ©ponses, Ă  partir de facteurs endogĂšnes, Ă  des questions qui se posent Ă  la sociĂ©tĂ© sur les plans Ă©conomique, sociologique ou politique. [19] La posture des femmes issues des mouvements islamistes repose, en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, quels que soient les mouvements auxquels elles appartiennent, sur le principe de la complĂ©mentaritĂ© des sexes ; il n’y a pas chez celles-ci de remise en cause du principe de prééminence de l’homme sur la femme ». [20] Voir Ă  ce propos les travaux initiĂ©s dans les annĂ©es 80 par la sociologue marocaine Fatima Mernissi 1987. [21] PrĂ©sentant une analyse de la pensĂ©e rĂ©formiste islamique, Mohamed Harbi souligne aussi les risques de dĂ©rive inhĂ©rents Ă  l’islamocentrisme ». [22] Dans la prĂ©face Ă  l’ouvrage de Mansour Fahmy prĂ©cĂ©demment citĂ© Fahmy, 1990.
Pours’en rendre compte, trois points seront abordĂ©s dans cet article : la complexitĂ© du phĂ©nomĂšne MaĂŻ-MaĂŻ, la construction sociale des inĂ©galitĂ©s de sexe au sein de la rĂ©sistance locale MaĂŻ-MaĂŻ et enfin, la figure de la femme ‘invincible’. 1. MaĂŻ-MaĂŻ : une rĂ©alitĂ© complexe Ă  saisir dans le champ scientifique.
Ce texte est un sommaire de l’article Past and present come together as Brescia marks 100 years of women’s education ».Pendant son long trajet Ă  pied entre l’école et la maison, Ă  London, en Ontario, Mary Frances Dorschell pense souvent Ă  Dieu ses parents sont catholiques pratiquants et Ă  ce qu’elle fera de sa vie. Elle n’est pas sortie de l’adolescence quand elle choisit de devenir religieuse. L’annĂ©e suivante, sa famille dĂ©mĂ©nage Ă  Windsor, en Ontario, oĂč Mary Frances entre Ă  la Holy Names Catholic High School. Les sƓurs sont gentilles et la jeune fille les aime bien, mais elle ne sent pas tout Ă  fait Ă  sa place parmi l’ñge de seize ans, elle dĂ©cide donc d’essayer la seule autre Ă©cole secondaire catholique pour filles de Windsor. Cette Ă©cole est dirigĂ©e par une autre congrĂ©gation, celle des Ursulines, et Mary Frances se dit qu’elle la frĂ©quentera pendant un an avant d’entrer au couvent. Mais selon elle, Dieu a d’autres plans. Quand j’ai dĂ©couvert les Ursulines et ce qu’elles faisaient, j’ai eu le coup de foudre. »C’est ainsi qu’elle se remĂ©more, 50 ans plus tard, la rĂ©vĂ©lation qui s’est transformĂ©e en engagement d’une vie envers l’ordre des Ursulines et sa mission fondamentale d’éduquer les femmes et de favoriser leur autonomie. Cette mission l’a menĂ©e au CollĂšge universitaire Brescia de London, d’abord comme Ă©tudiante, puis comme enseignante Ă  partir de 1982. Au moment de son dĂ©part en juillet 2018, elle Ă©tait la derniĂšre Ursuline Ă  rĂ©sider Ă  l’ Ă  l’UniversitĂ© Western Ontario, le CollĂšge Brescia occupe une place unique au Canada. Il s’agit en effet de la seule universitĂ© pour femmes au pays. Le CollĂšge cĂ©lĂšbre cette annĂ©e son 100e anniversaire, ce qui le place parmi les plus vieux Ă©tablissements exclusivement fĂ©minins en AmĂ©rique du Canada comme aux États-Unis, les collĂšges pour femmes se sont largement tournĂ©s vers la mixitĂ©. Chez nos voisins du Sud, leur nombre est passĂ© de 230 dans les annĂ©es 1960 Ă  environ 35 aujourd’hui. Chez nous, l’UniversitĂ© Mount Saint Vincent d’Halifax a admis ses premiers Ă©tudiants masculins en 1967, et le CollĂšge Ewart de l’UniversitĂ© de Toronto a ouvert ses portes aux hommes dans les annĂ©es 1970, avant de fusionner avec le CollĂšge Knox en parcours des UrsulinesLorsque l’ambitieuse dirigeante de la communautĂ© des Ursulines de la rĂ©gion, mĂšre Clare Gaukler, a fondĂ© le CollĂšge en 1919, elle suivait le chemin tracĂ© par la fondatrice de l’ordre, sainte AngĂšle MĂ©rici qui, au XVIe siĂšcle a eu une rĂ©vĂ©lation elle devait Ă©tablir une communautĂ© de femmes qui vivraient de façon indĂ©pendante et consacreraient leur vie Ă  Dieu. C’est ainsi que l’ordre de Sainte-Ursule a vu le jour, Ă  Brescia, en Clare voyait la crĂ©ation d’un collĂšge pour femmes comme le prolongement de ce rĂȘve. Elle a donc fondĂ© ce qui s’est d’abord appelĂ© l’Ursuline College, un Ă©tablissement dirigĂ© par les Ursulines, oĂč les cours Ă©taient donnĂ©s par des sƓurs. Depuis toujours affiliĂ© Ă  l’UniversitĂ© Western Ontario, il est devenu le CollĂšge Brescia en 1963, puis le CollĂšge universitaire Brescia en sƓurs d’Ursuline en 1936 devant l’Ursuline Hall. Toutes les photos sont du CollĂšge Theresa Mahoney est devenue aumĂŽniĂšre au CollĂšge en septembre 1994, les Ursulines y Ă©taient toujours bien prĂ©sentes. Comme elle n’avait aucune formation d’aumĂŽniĂšre, sƓur Theresa a demandĂ© conseil Ă  un collĂšgue basilien de la congrĂ©gation de Saint-Basile, aumĂŽnier Ă  l’UniversitĂ© Western, qui lui a simplement dit que le rĂŽle consistait Ă  se rendre disponible pour les autres. Aujourd’hui Ă  la retraite, elle continue de se rendre disponible. SituĂ© tout prĂšs de la chapelle d’Ursuline Hall, son bureau reprĂ©sente une petite parcelle de l’histoire des au sommet d’une colline et surmontĂ© d’une croix, Ursuline Hall, ce vaste bĂątiment aux allures d’église, tĂ©moigne des racines catholiques du CollĂšge Brescia. La communautĂ© locale des Ursulines, les Ursulines de Chatham, vieillit. SƓur Theresa explique que la plus jeune d’entre elles a 60 ans, et que les Ursulines ne recrutent plus de novices et n’exercent plus de soutiennent plutĂŽt des projets grĂące Ă  des dons et s’emploient Ă  transmettre les enseignements de leur fondatrice, ce que sƓur Theresa considĂšre comme leur mission la plus importante. La survie de notre forme de vie religieuse importe peu en comparaison de la volontĂ© de servir. Aujourd’hui, le monde est grand ouvert pour les femmes. Il y a donc une multitude de façons de servir. Notre rĂŽle Ă©tait peut-ĂȘtre de transmettre ces rĂȘves aux prochaines gĂ©nĂ©rations. »Susan Mumm a elle-mĂȘme portĂ© ce rĂȘve pendant ses trois annĂ©es comme principale du CollĂšge universitaire Brescia. Son bureau est Ă©galement situĂ© Ă  Ursuline Hall, Ă  l’étage au-dessus de celui de sƓur Theresa. Non catholique, cette historienne de formation incarne la nouvelle identitĂ© du CollĂšge. Elle parle avec passion de la place des femmes dans le monde d’aujourd’hui et du rĂŽle de l’établissement dans leur arrivĂ©e au CollĂšge tient aussi de l’histoire d’amour. Il s’agissait d’une occasion unique de me consacrer Ă  ce qui me tient le plus Ă  cƓur l’enseignement supĂ©rieur des femmes. Je ne pouvais pas dire non. ȃmancipation des femmesLa vision sacrĂ©e de sainte AngĂšle MĂ©rici, que partagent toutes les Ursulines, Ă©tait de donner le pouvoir aux femmes de toutes confessions. C’est pourquoi Mme Mumm estime que le CollĂšge Brescia demeure pertinent, mĂȘme si les fidĂšles n’ont jamais Ă©tĂ© aussi peu nombreux dans les Ă©glises. Le CollĂšge a vu le nombre de ses Ă©tudiantes Ă©trangĂšres plus que doubler depuis dix ans, et sa population Ă©tudiante au premier cycle est passĂ©e de 1 300 Ă©tudiantes en 2013 Ă  environ 1 550 aujourd’ la croissance du CollĂšge, certains experts expriment des doutes sur l’employabilitĂ© des diplĂŽmĂ©es d’une universitĂ© rĂ©servĂ©e aux femmes. Ivona Hideg, professeure agrĂ©gĂ©e de commerce et d’économie Ă  l’UniversitĂ© Wilfrid Laurier et chercheuse en diversitĂ© des genres, estime que les Ă©tablissements d’enseignement entiĂšrement fĂ©minins nuisent Ă  l’avancement des femmes Ă  long terme. Elle craint que ceux-ci entretiennent les idĂ©es reçues voulant qu’il existe des diffĂ©rences fondamentales dans la façon de travailler des hommes et des femmes et dans leurs capacitĂ©s innĂ©es. » Elle en tient pour preuve les cours que tendent Ă  offrir ces universitĂ©s comme la plupart des Ă©tablissements rĂ©servĂ©s aux femmes, le CollĂšge Brescia se consacre aux arts libĂ©raux. On perpĂ©tue ainsi les stĂ©rĂ©otypes voulant que les femmes soient faites pour ça. »Susan Mumm avec des Ă©tudiants du CollĂšge que Mme Mumm soutienne que le CollĂšge Brescia n’est pas un Ă©tablissement enseignant uniquement les arts libĂ©raux, elle reconnaĂźt que les programmes de celui-ci sont principalement axĂ©s sur des domaines dĂ©jĂ  dominĂ©s par les femmes, bien que les Ă©tudiantes s’intĂ©ressent de plus en plus aux diplĂŽmes professionnels. Elle croit nĂ©anmoins que l’UniversitĂ© offre davantage qu’un diplĂŽme elle permet aussi de s’exprimer. Elle ne croit pas pour autant en l’existence de diffĂ©rences fondamentales entre les hommes et les femmes. Elle a simplement vu la diffĂ©rence entre les salles de classe mixtes et celles du CollĂšge universitaire Brescia. MĂȘme si les universitĂ©s comptent plus d’étudiantes que jamais auparavant, elles n’offrent pas forcĂ©ment des environnements favorables aux femmes », dit-elle. Elle se souvient clairement qu’à l’époque oĂč elle donnait des exposĂ©s comme confĂ©renciĂšre Ă  une autre universitĂ©, elle avait remarquĂ© le dĂ©sĂ©quilibre des voix dominantes dans la Mme Hideg, Mme Mumm se prĂ©occupe du sort des femmes sur le marchĂ© du travail. Mais selon elle, si les universitĂ©s ne peuvent pas changer instantanĂ©ment le monde dans lequel on vit, elles peuvent aider les Ă©tudiants Ă  Ă©voluer. Je ne crois pas que nous isolions les femmes de façon artificielle. Nous leur donnons simplement quatre ans pour se prĂ©parer Ă  faire face Ă  un monde qui ne leur fera pas de cadeaux. »Un sentiment d’appartenanceErica DeFrancisco, une Ă©tudiante de 21 ans au CollĂšge universitaire Brescia, a Ă©tĂ© particuliĂšrement frappĂ©e par le sentiment d’appartenance sur le campus. À son arrivĂ©e il y a quatre ans, comme sƓur Mary Frances, elle a eu le coup de foudre. Le campus et la taille rĂ©duite des groupes lui plaisaient, mais elle avoue avoir d’abord hĂ©sitĂ© Ă  frĂ©quenter une universitĂ© exclusivement fĂ©minine. Je ne savais pas Ă  quoi m’attendre. Je pensais que le fait de rĂ©unir autant de filles entre elles pourrait entraĂźner certains psychodrames. » Mais aujourd’hui, Mme DeFrancisco se dit convaincue que cette dĂ©cision est la meilleure de sa vie. Toutes mes idĂ©es prĂ©conçues se sont envolĂ©es au bout de deux semaines de cours. »Raine Williams, une Ă©tudiante jamaĂŻcaine de 20 ans, Ă©prouvait les mĂȘmes apprĂ©hensions concernant le fait de cĂŽtoyer moins de garçons sur le campus. Mais en y repensant bien, je trouve que ça m’aide Ă  participer davantage aux cours. J’ai l’occasion de m’exprimer et de me faire entendre. »Pour Mme Mumm, il est Ă©vident que le monde et le CollĂšge Brescia ont beaucoup changĂ©. Mais malgrĂ© la disparition progressive de la dimension religieuse de l’établissement, elle croit que tous ceux qui y travaillent comprennent l’Ɠuvre des Ursulines et la soutiennent. Les Ursulines nous ont transmis leur mission. La congrĂ©gation a Ă©tĂ© créée pour Ă©duquer les femmes et les jeunes filles. Tant que nous continuerons de le faire, nous serons des Ursulines, mĂȘme s’il ne reste plus une seule religieuse Ă  100 km Ă  la ronde. »

LaDifference Entre La Femme Traditionnel Et Moderne Page 1 sur 50 - Environ 500 essais film chinois en francais 1985, Coll. Sociologie d’aujourd’hui, P.U.P. FEMMES ET

Depuis que le football a Ă©tĂ© popularisĂ©, les Ă©volutions ont Ă©tĂ© flagrantes Ă  tous les niveaux. Et si l'on faisait un bilan trĂšs imagĂ© du foot d'avant et du foot d’aujourd’hui ? Rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps on vous parle d’un temps, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, le football Ă©tait incarnĂ© par des joueurs comme Maradona, PelĂ© ou Valderrama. Platoche Ă©tait le roi du monde, les biĂšres et les fumigĂšnes avaient encore leur place dans les tribunes et surtout, l’argent et les sponsors n’avaient pas encore cette place prĂ©pondĂ©rante dans toutes les transactions. Un mal pour un bien ? Une chose est sĂ»re, le football a changĂ©. Aujourd’hui, le ballon rond a une toute nouvelle dimension financiĂšre, sociale, mais aussi et surtout sportive, puisqu’il laisse Ă©clore des joueurs comme le monde n’en avait jamais connu avant, comme Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi. Alors, le foot, c’était mieux hier ou aujourd’hui ? Goal vous dresse une comparaison trĂšs imagĂ©e ! LES COACHES À l'Ă©poque, pour les entraĂźneurs de football, c'Ă©tait plutĂŽt jogging, chronomĂštre autour du cou et petit stylo Ă  la main. Aujourd'hui, les plus grands tacticiens s'arment d'outils technologiques pour Ă©tudier leurs joueurs et surtout, ils n'hĂ©sitent plus Ă  arborer des tenues de soirĂ©e sur les bords de terrain. LE PUBLIC Il existait un temps oĂč les supporters de foot avaient tous les droits dans les stades. Banderoles politisĂ©es, fumigĂšnes, tifos impressionnants... Une chose est sĂ»re, le public Ă©tait tout sauf polissĂ©. DĂ©sormais, dans des stades de football aseptisĂ©s, les clubs font comme ils peuvent pour contenir la passion de leur public chacun est Ă  sa place, avec son petit drapeau, et tout le monde y gagne. Ou presque. LE STYLE DES JOUEURS Avant, les joueurs avaient Ă  peu prĂšs tous le mĂȘme style la criniĂšre longue, et plutĂŽt discrĂšte. DĂ©sormais, toutes les excentricitĂ©s capillaires sont permises. Des dessins sur le crĂąne aux coupes les plus folles, les terrains de foot sont devenus des vrais laboratoires de test pour les coiffeurs. LES PUBLICITÉS Avant, les footballeurs faisaient des publicitĂ©s pour des voitures familiales ou pour du gazon. Aujourd'hui, ils posent dĂ©vĂȘtus pour vendre des sous-vĂȘtements et leur corps sculptĂ©s s'affichent partout. LES SPONSORS Avant les sponsors aidaient au dĂ©veloppement des clubs et constituaient un appoint dans le budget global. Aujourd'hui, c'est la ressource principale et plus rien n'Ă©chappe Ă  la prĂ©sence des sponsors les confĂ©rences de presse oĂč mĂȘme les bouteilles d'eau s'affichent devant les entraĂźneurs, les tenues d'entraĂźnement, les maillots de match, les noms des stades et bien d'autres... LA RELATION AVEC LES FANS Il n'Ă©tait pas rare de voir les footballeurs passer de longues minutes avec les supporters pour dĂ©dicacer des feuilles vierges, des posters ou des maillots. Aujourd'hui, mĂȘme s'il y a des exceptions, la relation avec les fans passe par les rĂ©seaux sociaux et la tonne de selfies publiĂ©s chaque semaine. LE LOOK ET LA SILHOUETTE Avant, les joueurs "bedonnants" croisaient le fer avec des adversaires plus athlĂ©tiques. Aujourd'hui, le taux de masse graisseuse fait partie du vocabulaire de tous les joueurs qui enchaĂźnent les sĂ©ances de musculation et de gainage. Quant au look, des bons pĂšres de famille hier, le football est passĂ© aujourd'hui Ă  toute forme d'excentricitĂ©, avec des couleurs criardes et un dĂ©clin du respect des couleurs traditionnelles des clubs. L'INFLUENCE DES RÉSEAUX SOCIAUX Avant, un carton rouge dĂ©bouchait sur une sanction avec une prise de dĂ©cision rapide. Aujourd'hui, les clubs et leurs prĂ©sidents tentent d'influencer les commissions Ă  travers des tweets assassins, des montages photos et vidĂ©os et les sanctions passent de la LFP au CNOSF et parfois mĂȘme devant les tribunaux. L'APRÈS-MATCH Avant, les joueurs pouvaient dĂ©compresser autour d'une bonne biĂšre dans le vestiaire. DĂ©sormais le "travail invisible" prend le pas sur toute forme de plaisir il faut rĂ©cupĂ©rer au plus vite pour la sacro-sainte performance, quitte Ă  passer de longues minutes dans des cabines Ă  -80 degrĂ©s. LES NUMÉROS DE MAILLOT Avant, c'Ă©tait assez simple 11 joueurs donc des numĂ©ros de maillot qui vont de 1 Ă  11, avec le 1 pour le gardien, le 6 pour le milieu rĂ©cupĂ©rateur, le 11 pour l'ailier gauche, etc. DĂ©sormais, c'est un festival de 24, 47, 77 et 99. Et on peut mĂȘme rajouter au feutre un "+5" ou "75" selon les versions... LA CÉLÉBRATION Avant, les cĂ©lĂ©brations de but Ă©taient classiques et traditionnelles, dĂ©sormais Ă  chacun sa crĂ©ativitĂ© avec notamment le selfie devant la tribune des supporters ou les fameux sauts pĂ©rilleux LE TIRAGE AU SORT Avant, certains matches qui se terminaient Ă  Ă©galitĂ© pouvaient se jouer au tirage au sort. Aujourd'hui.... eh bien cela n'a pas changĂ©, comme l'a montrĂ© la Coupe d'Afrique des Nations 2015 avec la GuinĂ©e qualifiĂ©e pour les quarts de finale aux dĂ©pens du Mali, sur un coup de chance... LA RELATION AVEC LES JOURNALISTES Avant, il n'Ă©tait pas rare de croiser des journalistes dans les vestiaires pour aller recueillir les impressions des joueurs... Les yeux dans les Bleus ! DĂ©sormais, c'est en zone mixte, derriĂšre des barriĂšres, avec 10m2 pour 20 personnes... et quand les joueurs s'arrĂȘtent... autrement dit, aprĂšs les dĂ©faites, la zone mixte ressemble plus Ă  une scĂšne dans le dĂ©sert de Gobi. LA REPRÉSENTATION Avant, les photos des joueurs Ă©taient limitĂ©es aux vignettes Panini et aux posters dans les magazines spĂ©cialisĂ©s. DĂ©sormais, en un clic, sur instagram ou snapchat, on voit les footballeurs au quotidien, seuls ou accompagnĂ©s, au rĂ©veil ou en soirĂ©e. Abondance de selfies ne nuit pas... Alors le foot, c'Ă©tait mieux avant ?
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comparaison entre la femme d hier et d aujourd hui