CheikhAnta Diop (Autor) âș Visit Amazon's Cheikh Anta Diop Page. Find all the books, read about the author, and more. Nations nĂšgres et culture: De l'antiquitĂ© nĂšgre Ă©gyptienne aux problĂšmes culturels de l'Afrique Noire d'aujourd'hui. by Cheikh-Anta Diop Paperback . âŹ15.14. In stock. . Nations nĂšgres et culture: De l`antiquite nĂšgre egyptienne
1 J'Ă©tudie le Coran et je suis intĂ©ressĂ© Ă connaĂźtre les dĂ©tails un peu Ă©parpillĂ©s des vies des prophĂštes qu'on y trouve. Voici le rĂ©cit de la crĂ©ation du premier couple Adam et Ăve tels qu'on le trouve dans le premier livre de la Torah la GenĂšse Vos commentaires respectueux svp et citations du Coran sont bienvenus. Le SEIGNEUR Dieu façonna lÂhomme de la poussiĂšre de la terre ; il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et lÂhomme devint un ĂȘtre vivant. Le SEIGNEUR Dieu planta un jardin en Eden, du cĂŽtĂ© de lÂest, et il y mit lÂhomme quÂil avait façonnĂ©. Le SEIGNEUR Dieu fit pousser de la terre toutes sortes dÂarbres agrĂ©ables Ă voir et bons pour la nourriture, ainsi que lÂarbre de la vie au milieu du jardin, et lÂarbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Le SEIGNEUR Dieu prit lÂhomme et le plaça dans le jardin dÂEden pour le cultiver et pour le garder. Le SEIGNEUR Dieu donna cet ordre Ă lÂhomme Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; mais tu ne mangeras pas de lÂarbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car le jour oĂč tu en mangeras, tu mourras. GenĂšse 2 L' histoire intĂ©grale est sur 2 Le SEIGNEUR Dieu dit Il n&8217;est pas bon que l&8217;homme soit seul ; je vais lui faire une aide qui sera son vis-Ă -vis. Le SEIGNEUR Dieu façonna de la terre tous les animaux de la campagne et tous les oiseaux du ciel. Il les amena vers l&8217;homme pour voir comment il les appellerait, afin que tout ĂȘtre vivant porte le nom dont l&8217;homme l&8217;appellerait. L&8217;homme appela de leurs noms toutes les bĂȘtes, les oiseaux du ciel et tous les animaux de la campagne ; mais, pour un homme, il ne trouva pas d&8217;aide qui fĂ»t son vis-Ă -vis. Alors le SEIGNEUR Dieu fit tomber une torpeur sur l&8217;homme, qui s&8217;endormit ; il prit une de ses cĂŽtes et referma la chair Ă sa place. Le SEIGNEUR Dieu forma une femme de la cĂŽte qu&8217;il avait prise Ă l&8217;homme, et il l&8217;amena vers l&8217;homme. L&8217;homme dit Cette fois c&8217;est l&8217;os de mes os, la chair de ma chair. Celle-ci, on l&8217;appellera femme », car c&8217;est de l&8217;homme qu&8217;elle a Ă©tĂ© prise. C&8217;est pourquoi l&8217;homme quittera son pĂšre et sa mĂšre et s&8217;attachera Ă sa femme, et ils deviendront une seule chair. Ils Ă©taient tous les deux nus, l&8217;homme et sa femme, et ils n&8217;en avaient pas honte. GenĂšse 2 3 Le serpent Ă©tait le plus avisĂ© de tous les animaux de la campagne que le SEIGNEUR Dieu avait faits. Il dit Ă la femme Dieu a-t-il rĂ©ellement dit Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ! » La femme dit au serpent Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de lÂarbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit Vous nÂen mangerez pas, vous nÂy toucherez pas, sinon vous mourrez ! » Alors le serpent dit Ă la femme Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Dieu le sait le jour oĂč vous en mangerez, vos yeux sÂouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent ce qui est bon ou mauvais. La femme vit que lÂarbre Ă©tait bon pour la nourriture et plaisant pour la vue, quÂil Ă©tait, cet arbre, dĂ©sirable pour le discernement. Elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi Ă son mari qui Ă©tait avec elle, et il en mangea. Leurs yeux Ă tous les deux sÂouvrirent, et ils surent quÂils Ă©taient nus. Ils cousirent des feuilles de figuier pour se faire des pagnes. Alors ils entendirent le SEIGNEUR Dieu qui parcourait le jardin avec la brise du soir. LÂhomme et sa femme allĂšrent se cacher parmi les arbres du jardin pour ne pas ĂȘtre vus par le SEIGNEUR Dieu. Le SEIGNEUR Dieu appela lÂhomme ; il lui dit OĂč es-tu ? Il rĂ©pondit Je tÂai entendu dans le jardin et jÂai eu peur, parce que jÂĂ©tais nu ; je me suis donc cachĂ©. Il reprit Qui tÂa dit que tu Ă©tais nu ? Aurais-tu mangĂ© de lÂarbre dont je tÂavais dĂ©fendu de manger ? LÂhomme rĂ©pondit CÂest la femme que tu as mise auprĂšs de moi qui mÂa donnĂ© de lÂarbre, et jÂai mangĂ©. Alors le SEIGNEUR Dieu dit Ă la femme Pourquoi as-tu fait cela ? La femme rĂ©pondit CÂest le serpent qui mÂa trompĂ©e, et jÂai mangĂ©. Le SEIGNEUR Dieu dit au serpent Puisque tu as fait cela, tu seras maudit ... Je mettrai de lÂhostilitĂ© entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance celle-ci tÂĂ©crasera la tĂȘte, et tu lui mordras le talon. A la femme, il dit Je multiplierai la peine de tes grossesses. CÂest dans la peine que tu mettras des fils au monde. Ton dĂ©sir se portera vers ton mari, et lui, il te dominera. A lÂhomme, il dit Puisque tu as Ă©coutĂ© ta femme et que tu as mangĂ© de lÂarbre dont je tÂavais dĂ©fendu de manger, la terre sera maudite Ă cause de toi ; cÂest avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Elle fera pousser pour toi des Ă©pines et des chardons, et tu mangeras lÂherbe de la campagne. CÂest Ă la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusquÂĂ ce que tu retournes Ă la terre, puisque cÂest dÂelle que tu as Ă©tĂ© pris ; car tu es poussiĂšre, et tu retourneras Ă la poussiĂšre. LÂhomme appela sa femme du nom dÂEve Vivante », car elle est devenue la mĂšre de tous les vivants. Le SEIGNEUR Dieu fit Ă lÂhomme et Ă sa femme des habits de peau, dont il les revĂȘtit. Le SEIGNEUR Dieu dit LÂhomme est devenu comme lÂun de nous pour la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Que maintenant il ne tende pas la main pour prendre aussi de lÂarbre de la vie, en manger et vivre toujours ! Le SEIGNEUR Dieu le renvoya du jardin dÂEden, pour quÂil cultive la terre dÂoĂč il avait Ă©tĂ© pris. AprĂšs avoir chassĂ© lÂhomme, il posta, Ă lÂest du jardin dÂEden, les keroubim et lÂĂ©pĂ©e flamboyante qui tournoie, pour garder le chemin de lÂarbre de la vie. GenĂšse 3 4 Si Adam a existĂ©, Ă quelle Ă©poque a-t-il vĂ©cu? origami Et sinon, tu as d'autres projets dans la vie ? 6 Si Adam a existĂ©, Ă quelle Ă©poque a-t-il vĂ©cu? Avant le dĂ©luge. Donc Ă une pĂ©riode dont il ne reste que peu de traces archĂ©ologiques. La datation traditionnelle juive indique -4000 av JC environ. 7 Merci beaucoup, c'est intĂ©ressant. 8 Adam c'est narmer c'est le dĂ©but de l'humanitĂ© et sa date de crĂ©ation est le 6 septembre -3771 en Ăgypte le calendrier juive nous le dit clairement ! et il y avait des hommes avant lui qui ont pu assistĂ© a sa crĂ©ation et commencer leur calendrier................ et y a pas de serpent dans l'histoire .... Drianke ۧÙÙÙÙ
Ű„ÙŰȘŰ ÙÙۧ ŰŁŰšÙۧۚ ۧÙŰźÙ۱ Ùۣ۱ŰČÙÙۧ Ù
Ù ŰÙŰȘ Ùۧ ÙŰŰȘ۳ۚ 9 Narmer 3200 ans avant notre Ăšre Narmer, le Pharaon Soudanais d'origine Anous peuple noir d'oĂč est issu Osiris qui est Ă l'origine de la civilisation Ăgyptienne, premier roi de la premiĂšre dynastie Ăgyptienne, fut le rĂ©unificateur de la haute et de la basse Ăgypte. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le Delta du Nil Ă©tait encore sous les eaux et fut habitĂ© seulement Ă partir de 3200 ans avant notre Ăšre. Il est Ă l'origine de la sĂ©paration des terres en zones cultivables pour son peuple. Narmer Ă©tait dĂ©vouĂ© Ă son peuple, il introduisit une lĂ©gislation basĂ©e sur le respect de toute vie, qui engendra chez les Ăgyptiens une rectitude morale. Attitude que l'on peut observer dans leur conception de la mort et dans l'organisation des funĂ©railles. Le grand professeur ThĂ©ophile Obenga dans son livre Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx», nous dit ceci Aujourd'hui, la science physico-chimique donne entiĂšrement raison Ă Cheikh Anta Diop. En effet, Jacques Labeyrie, qui Ă dirigĂ© le centre des faibles radioactivitĂ©s CFR du commissariat Ă l'Ă©nergie atomique CEA et du centre national de recherche scientifique CNRS Ă GIF sur Yvette, a apportĂ© des preuves dĂ©cisives sur cette question de l'antĂ©rioritĂ© de la haute Ăgypte par rapport au delta le delta Ăgyptien n'Ă©tait pas habitĂ© avant 3500 avant notre Ăšre. Ce n'est qu'Ă partir de 3500 avant notre Ăšre que le delta est sorti de la mer. Ainsi, dans le delta, les plus anciens objets fabriquĂ©s par l'homme datent seulement de 3500 avant notre Ăšre, tandis que l'ensemble des datations au C14 effectuĂ©es jusqu'en 1975, montrent que les objets fabriquĂ©s par les hommes remontent Ă la plus haute antiquitĂ© en haute Ăgypte et dans les pays voisins Nubie, Soudan. Au demeurant, c'est un roi du sud, donc de la haute Ăgypte, Menes Narmer, qui conquit le delta, et l'Ăgypte dynastique Ă©tait nĂ©e Jacques Labeyrie, l'homme et le climat, Paris DenoĂ«l, 1985, Âl'Ă©mergence du delta du Nil, descente des eaux et montĂ©e de la civilisation Ă©gyptienneÂ. origami Et sinon, tu as d'autres projets dans la vie ? 10 Narmer 3200 ans avant notre Ăšre Narmer, le Pharaon Soudanais d'origine Anous peuple noir d'oĂč est issu Osiris qui est Ă l'origine de la civilisation Ăgyptienne, premier roi de la premiĂšre dynastie Ăgyptienne, fut le rĂ©unificateur de la haute et de la basse Ăgypte. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le Delta du Nil Ă©tait encore sous les eaux et fut habitĂ© seulement Ă partir de 3200 ans avant notre Ăšre. Il est Ă l'origine de la sĂ©paration des terres en zones cultivables pour son peuple. Narmer Ă©tait dĂ©vouĂ© Ă son peuple, il introduisit une lĂ©gislation basĂ©e sur le respect de toute vie, qui engendra chez les Ăgyptiens une rectitude morale. Attitude que l'on peut observer dans leur conception de la mort et dans l'organisation des funĂ©railles. Le grand professeur ThĂ©ophile Obenga dans son livre Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx», nous dit ceci Aujourd'hui, la science physico-chimique donne entiĂšrement raison Ă Cheikh Anta Diop. En effet, Jacques Labeyrie, qui Ă dirigĂ© le centre des faibles radioactivitĂ©s CFR du commissariat Ă l'Ă©nergie atomique CEA et du centre national de recherche scientifique CNRS Ă GIF sur Yvette, a apportĂ© des preuves dĂ©cisives sur cette question de l'antĂ©rioritĂ© de la haute Ăgypte par rapport au delta le delta Ăgyptien n'Ă©tait pas habitĂ© avant 3500 avant notre Ăšre. Ce n'est qu'Ă partir de 3500 avant notre Ăšre que le delta est sorti de la mer. Ainsi, dans le delta, les plus anciens objets fabriquĂ©s par l'homme datent seulement de 3500 avant notre Ăšre, tandis que l'ensemble des datations au C14 effectuĂ©es jusqu'en 1975, montrent que les objets fabriquĂ©s par les hommes remontent Ă la plus haute antiquitĂ© en haute Ăgypte et dans les pays voisins Nubie, Soudan. Au demeurant, c'est un roi du sud, donc de la haute Ăgypte, Menes Narmer, qui conquit le delta, et l'Ăgypte dynastique Ă©tait nĂ©e Jacques Labeyrie, l'homme et le climat, Paris DenoĂ«l, 1985, Âl'Ă©mergence du delta du Nil, descente des eaux et montĂ©e de la civilisation Ă©gyptienneÂ. Le point le plus important ce n'Ă©tait pas le prĂ©mier homme contrairement Ă ce qu'Allah a rĂ©vĂ©lĂ© aux 3 grandes religions monothĂ©istes donc c'est un exemple bidon de Nicky31 qui n'a ni fondement et ni logique 11 Le point le plus important ce n'Ă©tait pas le prĂ©mier homme contrairement Ă ce qu'Allah a rĂ©vĂ©lĂ© aux 3 grandes religions monothĂ©istes donc c'est un exemple bidon de Nicky31 qui n'a ni fondement et ni logique j'ai jamais dis que c'Ă©tait le premier homme j'ai dis que c'Ă©tais le premier humain !! les prĂ©adamite tu connais ?? 12 Narmer 3200 ans avant notre Ăšre Narmer, le Pharaon Soudanais d'origine Anous peuple noir d'oĂč est issu Osiris qui est Ă l'origine de la civilisation Ăgyptienne, premier roi de la premiĂšre dynastie Ăgyptienne, fut le rĂ©unificateur de la haute et de la basse Ăgypte. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le Delta du Nil Ă©tait encore sous les eaux et fut habitĂ© seulement Ă partir de 3200 ans avant notre Ăšre. Il est Ă l'origine de la sĂ©paration des terres en zones cultivables pour son peuple. Narmer Ă©tait dĂ©vouĂ© Ă son peuple, il introduisit une lĂ©gislation basĂ©e sur le respect de toute vie, qui engendra chez les Ăgyptiens une rectitude morale. Attitude que l'on peut observer dans leur conception de la mort et dans l'organisation des funĂ©railles. Le grand professeur ThĂ©ophile Obenga dans son livre Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx», nous dit ceci Aujourd'hui, la science physico-chimique donne entiĂšrement raison Ă Cheikh Anta Diop. En effet, Jacques Labeyrie, qui Ă dirigĂ© le centre des faibles radioactivitĂ©s CFR du commissariat Ă l'Ă©nergie atomique CEA et du centre national de recherche scientifique CNRS Ă GIF sur Yvette, a apportĂ© des preuves dĂ©cisives sur cette question de l'antĂ©rioritĂ© de la haute Ăgypte par rapport au delta le delta Ăgyptien n'Ă©tait pas habitĂ© avant 3500 avant notre Ăšre. Ce n'est qu'Ă partir de 3500 avant notre Ăšre que le delta est sorti de la mer. Ainsi, dans le delta, les plus anciens objets fabriquĂ©s par l'homme datent seulement de 3500 avant notre Ăšre, tandis que l'ensemble des datations au C14 effectuĂ©es jusqu'en 1975, montrent que les objets fabriquĂ©s par les hommes remontent Ă la plus haute antiquitĂ© en haute Ăgypte et dans les pays voisins Nubie, Soudan. Au demeurant, c'est un roi du sud, donc de la haute Ăgypte, Menes Narmer, qui conquit le delta, et l'Ăgypte dynastique Ă©tait nĂ©e Jacques Labeyrie, l'homme et le climat, Paris DenoĂ«l, 1985, Âl'Ă©mergence du delta du Nil, descente des eaux et montĂ©e de la civilisation Ă©gyptienneÂ. les datation sont approximative , faut pas rĂȘver non plus ! et adam c'est en -3761 donc ça colle ! donc Adam a Ă©tĂ© créé en haute Ă©gypte et fut Ă©jecter en basse Ă©gypte !! ça correspond ! et c'est qui le pĂšre de narmer ??, il n'y en a pas ?? et avant c'Ă©tait une autre civilisation et le dernier en date c'est le roi scorpion ! ça me rappelle vaguement une histoire de messager ange qui demande a Allah pourquoi il va donner le califat a adam alors qu'ils sont lĂ ! et Allah leur dit qu'il connait les nom de tout ce qui veut dire qu'Adam a apporter l'Ă©criture et la science avec lui ! et les hiĂ©roglyphe sont la premiĂšre Ă©criture sur terre ! ne me parlez pas des pattes de chat sumĂ©rienne qui n'en sont qu'une copie bas de gamme ! l'Ă©criture Ă©gyptienne c'est 3 Ă©criture en une et se lisent de plusieurs façon ! bref une Ă©criture tellement Ă©laborĂ© qu'on ne pourrait pas la reproduire aujourd'hui ! Ebion Salueur ou salutateur? Telle est la question 13 Avant le dĂ©luge. Donc Ă une pĂ©riode dont il ne reste que peu de traces archĂ©ologiques. La datation traditionnelle juive indique -4000 av JC environ. Manque de pot notre espĂšce existe depuis environ 200 000 ans et il n'y a jamais eu de dĂ©luge mondial. 14 Manque de pot notre espĂšce existe depuis environ 200 000 ans et il n'y a jamais eu de dĂ©luge mondial. Les traditions les plus anciennes de nombreux peuples sur les 5 continents contiennent cette rĂ©fĂ©rence au dĂ©luge. Un des rares Ă©lĂ©ments dont la mĂ©moire est universelle. origami Et sinon, tu as d'autres projets dans la vie ? 15 j'ai jamais dis que c'Ă©tait le premier homme j'ai dis que c'Ă©tais le premier humain !! les prĂ©adamite tu connais ?? Un homme et un humain c'est pareil ... 16 Un homme et un humain c'est pareil ... aujourd'hui dans notre langage courant , oui , mais a la base ... non ! Allah Ă crĂ©er deux sorte d'homme ! 17 Manque de pot notre espĂšce existe depuis environ 200 000 ans et il n'y a jamais eu de dĂ©luge mondial. qui t'a dit que le dĂ©luge Ă©tait mondial ??? le dĂ©luge est visible encore aujourd'hui ! regarde tel aviv ou toute les autres tels ou tells, c'est soit des citĂ© soit des temples qui sont passĂ© sous les eau et ont Ă©tĂ© recouvert de terre pour former des colline ! 18 Narmer 3200 ans avant notre Ăšre Narmer, le Pharaon Soudanais d'origine Anous peuple noir d'oĂč est issu Osiris qui est Ă l'origine de la civilisation Ăgyptienne, premier roi de la premiĂšre dynastie Ăgyptienne, fut le rĂ©unificateur de la haute et de la basse Ăgypte. Il a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le Delta du Nil Ă©tait encore sous les eaux et fut habitĂ© seulement Ă partir de 3200 ans avant notre Ăšre. Il est Ă l'origine de la sĂ©paration des terres en zones cultivables pour son peuple. Narmer Ă©tait dĂ©vouĂ© Ă son peuple, il introduisit une lĂ©gislation basĂ©e sur le respect de toute vie, qui engendra chez les Ăgyptiens une rectitude morale. Attitude que l'on peut observer dans leur conception de la mort et dans l'organisation des funĂ©railles. Le grand professeur ThĂ©ophile Obenga dans son livre Cheikh Anta Diop, Volney et le Sphinx», nous dit ceci Aujourd'hui, la science physico-chimique donne entiĂšrement raison Ă Cheikh Anta Diop. En effet, Jacques Labeyrie, qui Ă dirigĂ© le centre des faibles radioactivitĂ©s CFR du commissariat Ă l'Ă©nergie atomique CEA et du centre national de recherche scientifique CNRS Ă GIF sur Yvette, a apportĂ© des preuves dĂ©cisives sur cette question de l'antĂ©rioritĂ© de la haute Ăgypte par rapport au delta le delta Ăgyptien n'Ă©tait pas habitĂ© avant 3500 avant notre Ăšre. Ce n'est qu'Ă partir de 3500 avant notre Ăšre que le delta est sorti de la mer. Ainsi, dans le delta, les plus anciens objets fabriquĂ©s par l'homme datent seulement de 3500 avant notre Ăšre, tandis que l'ensemble des datations au C14 effectuĂ©es jusqu'en 1975, montrent que les objets fabriquĂ©s par les hommes remontent Ă la plus haute antiquitĂ© en haute Ăgypte et dans les pays voisins Nubie, Soudan. Au demeurant, c'est un roi du sud, donc de la haute Ăgypte, Menes Narmer, qui conquit le delta, et l'Ăgypte dynastique Ă©tait nĂ©e Jacques Labeyrie, l'homme et le climat, Paris DenoĂ«l, 1985, Âl'Ă©mergence du delta du Nil, descente des eaux et montĂ©e de la civilisation Ă©gyptienneÂ. tableau des dynasties pharaoniques tel que l'a fait M. Champollion-Figeac d'aprĂšs ManĂ©thon. AprĂšs on peut douter des compĂ©tences de ce monsieur en matiĂšre d'Egyptologie mais bon... 19 tableau des dynasties pharaoniques tel que l'a fait M. Champollion-Figeac d'aprĂšs ManĂ©thon. AprĂšs on peut douter des compĂ©tences de ce monsieur en matiĂšre d'Egyptologie mais bon... thĂ©baĂŻne en -3762 en haute Ăgypte en plus ! Le calendrier hĂ©braĂŻque est un calendrier luni-solaire composĂ© dÂannĂ©es solaires, de mois lunaires, et de semaines de sept jours commençant le dimanche et se terminant le samedi, jour du Chabbat. Il prend pour point de dĂ©part le commencement BerĂ©chit de la GenĂšse, premier livre de la Bible, quÂil fait correspondre Ă lÂan -3761 du calendrier grĂ©gorien. Au soir du 28 septembre 2011, il est entrĂ© dans lÂannĂ©e hĂ©braĂŻque 5772. et sa titulature c'est L'ancĂȘtre » PĂšre des Dieux, Montouhotep le Grand, bien-aimĂ© de Satis la maĂźtresse d'ĂlĂ©phantine » faut lire pĂ©re des seigneurs ... il a un pĂšre mais pas de mĂšre ...ce doit ĂȘtre son tuteur puisque celui ci n'a aucune titulature ! bref c'est le premier ! merci pour ta trouvaille david ! la j'ai fait une synthĂšse rapide , mais je vais plancher dessus ... faut savoir que les nom des premiĂšre dynastie ne sont que des doublons avec d'autre noms des dynastie les plus connu franchement j'ai lu la date ça a fait tilt ! et je tombe sur un roi dÂĂgypte qui sÂappelle lÂancĂȘtre ! et a thĂšbes en plus ! origami Et sinon, tu as d'autres projets dans la vie ? 20 aujourd'hui dans notre langage courant , oui , mais a la base ... non ! Allah Ă crĂ©er deux sorte d'homme ! Il crĂ©er les hommes et les Djinns, pas 2 sortes d'hommes. tu veux un verset du coran qui en parle?? Sourate 51 verset 56 Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent. Tu te base ni sur le coran, ni sur la bible ni sur rien d'ailleurs, comme toujours tu dis n'importe quoi.. 21 Il crĂ©er les hommes et les Djinns, pas 2 sortes d'hommes. tu veux un verset du coran qui en parle?? Sourate 51 verset 56 Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour qu'ils M'adorent. Tu te base ni sur le coran, ni sur la bible ni sur rien d'ailleurs, comme toujours tu dis n'importe quoi.. tu veux dire des humains et des "djinns" homme c'est rajoul humain c'est insan etre c'est bachar... origami Et sinon, tu as d'autres projets dans la vie ? 22 tu veux dire des humains et des "djinns" homme c'est rajoul humain c'est insan etre c'est bachar... Tu te plante complĂštement Homme avec un grand H qui reprĂ©sente l'humain Insan homme masculin rajoul qui s'oppose Ă mar'ha la femme, feminine. Je ne parle mĂȘme pas arabe mais je sais ça. Tu rĂ©invente les choses a ta sauce une fois de plus et tu prouve encore ta mauvaise foi. 23 Tu te plante complĂštement Homme avec un grand H qui reprĂ©sente l'humain Insan homme masculin rajoul qui s'oppose Ă mar'ha la femme, feminine. Je ne parle mĂȘme pas arabe mais je sais ça. Tu rĂ©invente les choses a ta sauce une fois de plus et tu prouve encore ta mauvaise foi. chat avec un grand C reprĂ©sente le siamois chat c'est l'opposĂ© de la chatte... c'est ce que tu es entrain de dire sans t'en apercevoir ! lit la sourate 72 verset 6 et quand aux savons qui ont traduis homme par mĂąle , faut les prĂ©venir que l'homme n'est pas un animal et justement il y a dĂ©jĂ les mots mĂąle et femelle dans le coran !! et ça ne concerne que les animaux !! 24 Le serpent Ă©tait le plus avisĂ© de tous les animaux de la campagne que le SEIGNEUR Dieu avait faits. Il dit Ă la femme Dieu a-t-il rĂ©ellement dit Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ! » La femme dit au serpent Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de lÂarbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit Vous nÂen mangerez pas, vous nÂy toucherez pas, sinon vous mourrez ! » Alors le serpent dit Ă la femme Pas du tout ! Vous ne mourrez pas ! Dieu le sait le jour oĂč vous en mangerez, vos yeux sÂouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent ce qui est bon ou mauvais. La femme vit que lÂarbre Ă©tait bon pour la nourriture et plaisant pour la vue, quÂil Ă©tait, cet arbre, dĂ©sirable pour le discernement. Elle prit de son fruit et en mangea ; elle en donna aussi Ă son mari qui Ă©tait avec elle, et il en mangea. Satan veut prendre la place de Dieu et ĂȘtre adorĂ© comme s'il Ă©tait Dieu. Il essaie de sĂ©duire l'humain en mettant en avant des choses Ă convoiter. 25 aujourd'hui dans notre langage courant , oui , mais a la base ... non ! Allah Ă crĂ©er deux sorte d'homme ! Homme et humain, c'est pareil et ça a toujours Ă©tĂ© pareil... Dans le language courant comme Ă la base... Mais bon, on a dĂ©jĂ eu cette conversation par le passĂ©. Sans rĂ©sultat Ă ce que je vois. Quant aux "sortes d'hommes", si tu fais rĂ©fĂ©rence Ă des "espĂšces", oui, il y a eu plusieurs espĂšces humaines. La nĂŽtre sapiens ayant au moins ans comme cela a Ă©tĂ© dit quelque part. Donc plus, bien plus qu'une demi douzaine d'annĂ©es. Quand mĂȘme...! 26 chat avec un grand C reprĂ©sente le siamois chat c'est l'opposĂ© de la chatte... c'est ce que tu es entrain de dire sans t'en apercevoir ! lit la sourate 72 verset 6 et quand aux savons qui ont traduis homme par mĂąle , faut les prĂ©venir que l'homme n'est pas un animal et justement il y a dĂ©jĂ les mots mĂąle et femelle dans le coran !! et ça ne concerne que les animaux !! L'homme ne fait pas partie du rĂšgne vĂ©gĂ©tal, ni minĂ©ral. Il reste le rĂšgne animal... 27 L'homme ne fait pas partie du rĂšgne vĂ©gĂ©tal, ni minĂ©ral. Il reste le rĂšgne animal... Non dans la pensĂ©e monothĂ©iste, l'homme est crĂ©e Ă l'image de Dieu, il a la possibilitĂ© de rentrer en relation avec Dieu. C'est la religion qui sĂ©pare l'hoimme de l'animal. En archĂ©ologie on parle d'hommes quand il y a des traces de rites funĂ©raires ou religieux. L'homme sans Dieu est appelĂ© l'homme animal dans l'Ă©vangile. 28 Non dans la pensĂ©e monothĂ©iste, l'homme est crĂ©e Ă l'image de Dieu, il a la possibilitĂ© de rentrer en relation avec Dieu. C'est la religion qui sĂ©pare l'hoimme de l'animal. Et l'homme sans religion? Ou bien c'est juste "la possibilitĂ© d'entrer en relation avec dieu" qui fait de l'animal appelĂ© "homme" un cas Ă part? dan12 Ă dit En archĂ©ologie on parle d'hommes quand il y a des traces de rites funĂ©raires ou religieux. Non, pas seulement. Les homo habilis, et mĂȘme en partie les homo erectus, n'avaient pas encore de rites funĂ©raires ou religieux, mais sont considĂ©rĂ©s comme faisant pleinement partie de la lignĂ©e humaine. dan12 Ă dit L'homme sans Dieu est appelĂ© l'homme animal dans l'Ă©vangile. Ca rĂ©pond Ă ma premiĂšre question. Comme quoi, la distinction n'est pas si nette que cela. ;- 29 Homme et humain, c'est pareil et ça a toujours Ă©tĂ© pareil... Dans le language courant comme Ă la base... Mais bon, on a dĂ©jĂ eu cette conversation par le passĂ©. Sans rĂ©sultat Ă ce que je vois. Quant aux "sortes d'hommes", si tu fais rĂ©fĂ©rence Ă des "espĂšces", oui, il y a eu plusieurs espĂšces humaines. La nĂŽtre sapiens ayant au moins ans comme cela a Ă©tĂ© dit quelque part. Donc plus, bien plus qu'une demi douzaine d'annĂ©es. Quand mĂȘme...! voici les djinns et pour le premier d'entre eux c'est il y a 159000 ans .... il y a bien les aryens d'indien et les aryens humains pour dĂ©signer le premier homme ! regarde les gĂ©nĂ©alogie avec adam c'est toujours en moins 3761 qu'on le retrouve avec le dĂ©but de la civilisation et de l'Ă©criture et des science ! 30 L'Ă©vangile affirme l'homme animal [naturel] ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu&8230; Le terme animal ou naturel signifie sensuel », ou qui appartient aux sens. Ceci fait rĂ©fĂ©rence Ă un homme Ă l'Ă©tat brut. Il vit dirigĂ© par ses sens. Il n'a aucun contact avec Dieu. L'homme "humain" cherche la relation avec Dieu. Il a un vide en lui qui a la forme de Dieu. 31 Toute ca c'est de l'histoire romancĂ©e... 32 voici les djinns et pour le premier d'entre eux c'est il y a 159000 ans .... il y a bien les aryens d'indien et les aryens humains pour dĂ©signer le premier homme ! regarde les gĂ©nĂ©alogie avec adam c'est toujours en moins 3761 qu'on le retrouve avec le dĂ©but de la civilisation et de l'Ă©criture et des science ! "Aryens d'indiens et aryens d'humains", je pige pas, lĂ ... C'est quoi les "aryens d'humains"??? Ne me dis pas aussi que les indiens ne sont pas humains... Tu pourras retourner le problĂšme si problĂšme il y a dans tous les sens, "hommes" et "humains", c'est pareil, c'est tout... ;- -3761 n'a rien Ă voir avec "le dĂ©but de la civilisation" et rien Ă voir avec "le dĂ©but des sciences"... Il y a des villes qui ont existĂ© avant -3761, et pour qu'il y ait une ville, mĂȘme petite, il faut qu'il y ait civilisation... AprĂšs, on peut mettre des qualificatifs par dessus "grande" civilisation, civilisation "plus Ă©voluĂ©e", civilisation boostĂ© par l'Ă©criture, autre... mais ça n'en fait pas "le dĂ©but" de la civilisation. En outre, les avancĂ©es scientifiques sont un processus continu, qui n'a pas attendu l'Ă©criture, mĂȘme si l'Ă©criture a fortement boostĂ© le domaine. ;- Et puis, -3761, ce degrĂ© de "prĂ©cision" en terme de date, c'est assez amusant. -3761 par rapport Ă quoi, Ă qui, Ă jĂ©sus? Qui lui mĂȘme est nĂ© entre -4 et -7 avant JC... -D Ca ne veut pas dire, en passant, qu'il est nĂ© avant lui-mĂȘme, mais que sa date de naissance qu'on a arbitrairement fixĂ©e, est aujourd'hui placĂ©e avant la date initialement arbitrairement fixĂ©e. Mais c'est secondaire, ce que je veux dire, c'est que le premier homme c'est-Ă -dire ĂȘtre humain n'est pas apparu en -3761, mais beaucoup beaucoup beaucoup plus tĂŽt. Maintenant, s'il y en a un en particulier dans l'histoire ou la prĂ©histoire qui est nĂ© Ă ce moment lĂ , et qui est censĂ© ĂȘtre l'un de nos ancĂȘtres Ă toute l'humanitĂ© actuelle, why not. Mais bon, il s'inscrit lui-mĂȘme dans une lignĂ©e... 33 Le point le plus important ce n'Ă©tait pas le prĂ©mier homme contrairement Ă ce qu'Allah a rĂ©vĂ©lĂ© aux 3 grandes religions monothĂ©istes donc c'est un exemple bidon de Nicky31 qui n'a ni fondement et ni logique A propos avez vous lu cette page sur la GenĂšse chez les chinois c'est assez Ă©patant La forme primaire jardin se retrouve dans les mots tentation, fruit, nu, jardin, Diable. Une coincidence? Ou les premiers chinois avaient ils connaissance du rĂ©cit de la chute d'adam et eve? 34 L'Ă©vangile affirme l'homme animal [naturel] ne reçoit pas les choses de l'Esprit de Dieu&8230; Le terme animal ou naturel signifie sensuel », ou qui appartient aux sens. Ceci fait rĂ©fĂ©rence Ă un homme Ă l'Ă©tat brut. Il vit dirigĂ© par ses sens. Il n'a aucun contact avec Dieu. L'homme "humain" cherche la relation avec Dieu. Il a un vide en lui qui a la forme de Dieu. Donc on est bien d'accord, si on fait abstraction de la dimension "esprit" qui n'est pas trĂšs palpable, biologiquement parlant, l'homme est tout bĂȘtement un animal... Un animal qui a la capacitĂ© de "dĂ©finir" son entourage, et qui, trĂšs "modestement", s'auto-dĂ©finit comme "Ă part" parmi tous les autres ĂȘtres vivants, jusqu'Ă refuser les liens de "parentĂ©s" qui nous lient... Oui, trĂšs trĂšs modestement, pour ne pas dire de maniĂšre anthropocentriste... origami Et sinon, tu as d'autres projets dans la vie ? 35 A propos avez vous lu cette page sur la GenĂšse chez les chinois c'est assez Ă©patant La forme primaire jardin se retrouve dans les mots tentation, fruit, nu, jardin, Diable. Une coincidence? Ou les premiers chinois avaient ils connaissance du rĂ©cit de la chute d'adam et eve? comme je t'ai dit , les hadiths nous ont dit qu'il y a eu 124 000 prophĂštes et qu'aucun peuple n'a pas reçu de prophĂštes.
VousnâĂȘtes animĂ© que par vos simples intĂ©rĂȘts. Vous travestissez sciemment lâĆuvre pyramidale de Cheikh Anta dans le but de rendre grĂące au sphinx qui dort! La
Le livre Nation nĂšgres et cultures », est le fruit de recherches phĂ©nomĂ©nales, menĂ©es par Cheikh Anta Diop, afin de restaurer lâhistoire de lâAfrique noire longtemps occultĂ©e. Ă cette Ă©poque, le racisme scientifique, portĂ© par dâĂ©minentes figures, Ă©tait enracinĂ© dans la sociĂ©tĂ© occidentale, et avait attribuĂ© au blanc lâĂȘtre cartĂ©sien par excellence, la paternitĂ© de toutes les civilisations, et dĂ©fini le noir, comme un ĂȘtre primitif, Ă©motif, incapable de la moindre logique. Les Ăgyptiens de lâantiquitĂ© Ă©taient noirs Câest dans ce torrent de certitudes racistes, que Cheikh Anta Diop, jeune homme de 27 ans, va prendre lâidĂ©ologie dominante Ă contre-pied, en affirmant que les Ăgyptiens de lâantiquitĂ©, prĂ©curseurs de la civilisation et des sciences Ă©taient des noirs. Il ne fait pas que lâaffirmer, il le prouve. Cette thĂšse fit lâeffet dâun sĂ©isme, et comme elle dĂ©rangeait, il fallait le faire taire. On ne peut cacher le soleil avec la main dit le proverbe africain. MĂȘme si lâuniversitĂ© de la Sorbonne rejette sa thĂšse en 1951, PrĂ©sence africaine Ă©ditera le livre en 1954. Nonobstant les preuves qui ne manquent pas dans son livre, des scientifiques pĂ©tris de prĂ©jugĂ©s essaieront par tous les moyens, de jeter le discrĂ©dit sur son travail. JugĂ©es trop rĂ©volutionnaires, certains intellectuels africains avaient du mal Ă adhĂ©rer aux idĂ©es vĂ©hiculĂ©es dans le livre. AimĂ© CĂ©saire fut lâun des rares Ă le soutenir. Dans discours sur le colonialisme », il qualifiera le livre de Cheikh Anta Diop de livre le plus audacieux quâun nĂšgre nâait jamais Ă©crit » Il a fallu attendre le colloque de lâUnesco en 1974, pour que la plus grande partie de ses thĂšses soient finalement reconnues dans sa façon dâĂ©crire, sa culture et sa façon de penser, lâEgypte Ă©tait africaine » telles furent les conclusions de ce sommet. Les preuves de la nĂ©gritude de lâEgypte antique 1Statue en grĂšs du pharaon Montouhotep II environ 2055-2004 avant JC, provenant de Deir elBahari, situĂ© sur la rive gauche du Nil face Ă Louxor. Elle est exposĂ©e au MusĂ©e national Ă©gyptien au Caire. AFP â Luisa Ricciarini/Leemage Le combat fut de longue haleine, et pourtant, bien avant lui, la paternitĂ© de la civilisation Ăgyptienne avait Ă©tĂ© attribuĂ© Ă la race noire. Dans les tĂ©moignages de savants grecs comme HĂ©rodote, Aristote, qui Ă©taient des tĂ©moins oculaires, la peau noire et les cheveux crĂ©pus des Ăgyptiens Ă©taient mentionnĂ©s. Aristote disait dâeux quâils Ă©taient agan malane » pour dĂ©crire leur peau ce qui signifiait excessivement noir. Au 18e s, le comte de Volney, historien français, devant les Ă©vidences accablantes, tira les mĂȘmes conclusions Les Coptes sont donc proprement les reprĂ©sentants des Egyptiens et il est un fait singulier qui rend cette acception encore plus probable. En considĂ©rant le visage de beaucoup dâindividus de cette race, je lui ai trouvĂ© un caractĂšre particulier qui a fixĂ© mon attention tous ont un ton de peau jaunĂątre et fumeux, qui nâest ni grec, ni arabe ; tous ont le visage bouffi, lâĆil gonflĂ©, le nez Ă©crasĂ©, la lĂšvre grosse ; en un mot, une vraie figure de MulĂątre. JâĂ©tais tentĂ© de lâattribuer au climat, lorsquâayant visitĂ© le Sphinx, son aspect me donna le mot de lâĂ©nigme. En voyant cette tĂȘte caractĂ©risĂ©e de nĂšgre dans tous ses traits, je me rappelais ce passage remarquable dâHĂ©rodote, oĂč il dit Pour moi, jâestime que les Colches sont une colonie des Egyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crĂ©pus », câest Ă dire que les anciens Egyptiens Ă©taient de vrais nĂšgres de lâespĂšce de tous les naturels de lâAfrique.» Une des autres preuves irrĂ©futables du caractĂšre nĂšgre des anciens Ăgyptiens, Ă©taient la couleur de leurs dieux. Osiris et Thot pour ne citer quâeux Ă©taient noirs. Les reprĂ©sentations foncĂ©es des pharaons et les coiffures quâils arboraient, Ă©tayent aussi la nĂ©gritude de lâĂgypte antique. voir les reprĂ©sentations de MENTOUHOTEP 1er et NĂFERTARI Lâanalogie va au-delĂ des traits physiques et capillaires. Des valeurs propres Ă lâĂgypte antique, comme le totĂ©misme sont encore prĂ©sentes en Afrique noire. Une Ă©tude comparĂ©e linguistique, souligne des similitudes entre lâĂgyptien et les langues africaines comme le Valaf et le Serereliste non exhaustive. Au vue de ces arguments, la conclusion est sans appel Lâinvention de lâĂ©criture, des sciences nous la devons Ă des noirs. La culture grecque qui a inspirĂ© la culture romaine, tire ses sources de lâAfrique nĂšgre. Pythagore est restĂ© en Egypte pendant 22 ans, de 558 Ă 536 av. J-C. Platon y est restĂ© de 399 Ă 387 av. Câest par consĂ©quent lĂ -bas, aux pieds des prĂȘtres Ăgyptiens, quâils ont puisĂ© le savoir qui a fait leur gloire. LâEgypte pharaonique qui a Ă©tĂ© leur institutrice pendant si longtemps fait partie du patrimoine du Monde Noir. Elle est elle-mĂȘme fille de lâEthiopie. Et dans sa façon dâĂ©crire, sa culture et sa façon de penser, lâEgypte Ă©tait africaine ». Donner Ă lâhomme noir la place qui lui revient dans lâhistoire de lâhumanitĂ© Le fait que ce pan de lâhistoire de lâhumanitĂ©, ait Ă©tĂ© balayĂ© du revers de la main, Ă©tait liĂ© au besoin de justifier la colonisation. On invente alors le nĂšgre barbare, Ă qui on apporte la culture. Cette propagande avait du mal Ă accepter, que la sociĂ©tĂ© africaine Ă©tait structurĂ©e, et avancĂ©e, avant lâarrivĂ©e des colons. Que lâĂ©mancipation des femmes nâĂ©tait pas un problĂšme. La sociĂ©tĂ© africaine Ă©tant matriarcale, les femmes occupaient des postes de responsabilitĂ©, bien avant que ce fut le cas en Europe. Le but de Cheikh Anta Diop en restituant cette vĂ©ritĂ©, Ă©tait de redonner au continent oubliĂ© ses lettres de noblesse. Il ne sâagissait pas dâĂ©veiller des relents sous-jacents de complexe de supĂ©rioritĂ©, pouvant dĂ©boucher sur des formes nazisme. [âŠ] la civilisation dont il [le NĂšgre] se rĂ©clame eĂ»t pu ĂȘtre créée par nâimporte quelle autre race humaine â pour autant que lâon puisse parler dâune race â qui eĂ»t Ă©tĂ© placĂ©e dans un berceau aussi favorable, aussi uniqueâ [Cheikh Anta Diop, Nations nĂšgres et Culture]. Loin dâĂȘtre un raciste comme voulait le dĂ©crire ses dĂ©tracteurs, Cheikh Anta Diop Ă©tait un grand humaniste, qui a Ă©tĂ© reconnu comme tel. Son travail a consistĂ© Ă combattre le racisme scientifique, et Ă prouver que lâintelligence nâest nullement liĂ©e Ă la couleur de peau. Il a remis en cause la conception de la race dominante, ce quâon peut considĂ©rer comme un apport non nĂ©gligeable Ă lâhistoire de lâhumanitĂ©. LâhĂ©ritage de Cheikh Anta Diop Des annĂ©es plus tard, comment contribuons-nous Ă la propagation de lâhĂ©ritage colossal de Cheikh Anta Diop ? Il prĂŽnait une Afrique unie, rassemblĂ©e, aprĂšs sâĂȘtre forgĂ©e une identitĂ© forte qui servirait de fondation solide. OĂč en sommes-nous avec le panafricanisme ?Avec lâadaptation de nos langues aux rĂ©alitĂ©s et aux sciences comme il en a fait lâexpĂ©rience avec le Valaf dans le livre ? Avec la dĂ©colonisation des mentalitĂ©s ? Force est de constater que ces sujets restent dâactualitĂ©. La tĂąche qui nous incombe aujourdâhui, est de contribuer TOUS Ă lâĂ©mergence de notre continent qui sera dâabord culturelle. Dans le domaine scolaire, nous devons implĂ©menter des manuels adapter Ă nos rĂ©alitĂ©s. Adaptons nos langues aux rĂ©alitĂ©s modernes. Il ne sâagit pas de bannir les langues coloniales acquises, mais revaloriser les nĂŽtres et les adapter aux sciences modernes. Câest les pieds solidement ancrĂ©s dans ses racines, libre de toute aliĂ©nation, dĂ©tachĂ©e du joug du colonial, et de lâaliĂ©nation du colonisĂ©, que lâAfrique connaĂźtra sa vraie valeur, et quâelle pourra prendre sa place sur lâĂ©chiquier mondial. Cette refondation qui ne doit pas se faire dans une dĂ©marche belliqueuse, engendrera des africains fiers de leurs origines, qui prendront leur destinĂ©e en main. Une contribution de GisĂšle Doh, fondatrice de lâAssociation les racines du baobab crĂ©atrice du blog
Touta dĂ©jĂ Ă©tĂ© dit, prouvĂ© et reconnu par Cheikh Anta Diop lors du Colloque du Caire de 1974 organisĂ© par lâUNESCO (dois-je te rappelĂ© que ce nâest pas une organisation afrocentrĂ©e
Presque tous les champs du savoir humain ont Ă©veillĂ© la curiositĂ© de Cheikh Anta Diop. Il sâest employĂ© chaque fois Ă les explorer en profondeur, avec une rare audace mais aussi avec une implacable rigueur. La crĂ©ation littĂ©raire nĂ©gro-africaine ne lâa donc pas laissĂ© indiffĂ©rent. De fait, il lâa toujours jugĂ©e si essentielle quâune rĂ©flexion soutenue sur le sujet, que lâon pourrait aisĂ©ment systĂ©matiser, traverse son Ćuvre, lâinnervant en quelque sorte. Cet intĂ©rĂȘt est nettement perceptible dĂšs Nations nĂšgres et culture oĂč il reste toutefois plus soucieux de raviver les liens entre les langues africaines et de dĂ©montrer leur aptitude Ă dire en totalitĂ© la science et la technique. Mais dĂ©jĂ en 1948, dans Quand pourra-t-on parler dâune Renaissance africaine ? il invitait les Ă©crivains Ă faire des langues du continent le miroir de nos fantasmes, de notre imaginaire et de nos ambitions. Il y revient dans ParentĂ© gĂ©nĂ©tique de lâĂ©gyptien pharaonique et des langues nĂ©gro-africaines et, quasi avec les mĂȘmes mots, dans Civilisation ou barbarie. Si Cheikh Anta Diop Ă©labore ce quâil appelle une Esquisse dâune thĂ©orie esthĂ©tique de lâimage littĂ©raire en poĂ©sie et dans le roman africain, câest surtout pour stopper la fuite en avant dâauteurs persuadĂ©s, assez Ă©trangement, que les mots chargĂ©s de traduire leur moi intime ne peuvent leur venir que du dehors. Esprit nuancĂ© et fin, il ne formule pas ce point de vue avec irritation ou sur un ton brusque. Il se dĂ©fend mĂȘme, non sans Ă©lĂ©gance, de reprocher aux Ă©crivains africains lâutilisation provisoire dâune langue Ă©trangĂšre, car note-t-il il nâexiste actuellement, pour eux aucune autre expression adĂ©quate de leur pensĂ©e ». Il souligne ensuite, avec une luciditĂ© qui cache mal son amertume, ce quâil nomme un problĂšme dramatique de notre culture» ainsi rĂ©sumĂ© ⊠nous sommes obligĂ©s dâemployer une expression Ă©trangĂšre ou de nous taire.» LâidĂ©e de haĂŻr une langue humaine, mĂȘme celle du colonisateur, ne lâeffleure jamais. Il ne fait ainsi aucune difficultĂ© pour concĂ©der que les philosophes, manieurs de concepts universels, peuvent espĂ©rer formuler leur rĂ©flexion dans une langue Ă©trangĂšre. Mais, insiste-t-il, il ne saurait en ĂȘtre de mĂȘme pour les poĂštes et les romanciers en raison de leur rapport complexe au rĂ©el. Tout auteur de fiction sait en effet quâil arrive toujours un moment oĂč les mots, ses invisibles compagnons nocturnes, se dĂ©robent Ă lui, un moment oĂč il se sent comme perdu au pied dâune muraille de silence, un moment oĂč lâĂ©cho de sa voix ne lui revient pas. Et plus lâĂ©cart entre sa culture de dĂ©part et sa langue dâarrivĂ©e est grand, plus cette muraille de silence sâavĂšre difficile Ă escalader. Pour Cheikh Anta Diop, les Ă©crivains africains se trouvent dans cette situation particuliĂšre qui les condamne Ă une certaine maladresse. Il est vrai que certaines fulgurances chez des poĂštes noirs talentueux â il cite nommĂ©ment Senghor et CĂ©saire â ont pu donner Ă tort lâimpression quâune langue dâemprunt peut gambader au-dessus des frontiĂšres et traduire notre gĂ©nie. De lâavis de Diop, il sâagit lĂ dâune illusion mortifĂšre car au final la poĂ©sie nĂ©gro-africaine dâexpression française est de bien piĂštre qualitĂ© Une Ă©tude statistique rĂ©vĂ©lerait, Ă©crit-il, la pauvretĂ© relative du vocabulaire constitutif des images poĂ©tiques [chez lâauteur nĂ©gro-africain]. Une liste trĂšs courte dâĂ©pithĂštes, surtout morauxâ donnerait les termes les plus frĂ©quents valeureux, fougueux, langoureuxâŠÂ» Et Diop dâenfoncer le clou Les termes pittoresques peignant les nuances de couleurs, de goĂ»t, de sensations olfactives et mĂȘme visuelles sont formellement interdits Ă la poĂ©sie nĂ©gro-africaine parce quâils appartiennent au stock du vocabulaire spĂ©cifique liĂ© Ă des coordonnĂ©es gĂ©ographiques». Autant dâobservations qui font remonter Ă la surface ce que le poĂšte haĂŻtien LĂ©on Laleau appellera, en une complainte devenue fameuse, cette souffrance ce dĂ©sespoir Ă nul autre Ă©gal de dire avec des mots de France ce cĆur qui mâest venu du SĂ©nĂ©gal.» On est sidĂ©rĂ© de constater que câest un jeune homme dâĂ peine vingt cinq ans qui pose dans une perspective historique aussi large le vieux dilemme des Ă©crivains africains⊠Il pointe dâemblĂ©e le double manque dâauteurs qui, sans Ă©crire en bambara, en morĂ© ou en wolof, nâĂ©crivent pas non plus tout Ă fait en français. Dâhabiter cet entre-deux-langues crĂ©e un malaise en quelque sorte structurant ce dĂ©ficit-lĂ est aussi un dĂ©fi que, du Nigerian Amos Tutuola Ă lâIvoirien Ahmadou Kourouma en passant par le SĂ©nĂ©galais Malick Fall, chacun sâest efforcĂ© de relever Ă sa maniĂšre. Câest ce mal-ĂȘtre linguistique que lâon trouve Ă lâorigine de bien des rĂ©volutions formelles en littĂ©rature nĂ©gro-africaine, de toutes ces tentatives de violer la langue française pour lui faire des petits bĂątards » pour reprendre un mot cĂ©lĂšbre de Massa Makan DiabatĂ©. Il permet aussi de comprendre lâĂ©moi suscitĂ© par les romans de Tutuola ou, naturellement, ce quâon peut appeler le modĂšle Kourouma». ParentĂ© gĂ©nĂ©tique de lâĂ©gyptien pharaonique et des langues nĂ©gro-africaines analyse sans les mentionner ces manĆuvres de contournement ou, si lâon prĂ©fĂšre, ce boitillement esthĂ©tique. Cheikh Anta Diop Ă©voque aprĂšs Sartre la nĂ©cessitĂ© pour le poĂšte nĂ©gro-africain de dĂ©gorger » les mots français de leur blancheur » avant de pouvoir en faire un usage efficace. Et le gĂ©nie de CĂ©saire, souligne Diop, câest dâavoir su inventer une langue propre» et dâune vibrante authenticitĂ©, qui nâa rien Ă voir avec le français ou le crĂ©ole. De cette remarque de lâauteur de Civilisation ou barbarie, on peut dĂ©duire, avec quelque malice jâen conviens, que CĂ©saire est lâancĂȘtre lointain et bien plus dĂ©lirant de Kourouma. Mais la dĂ©-francisation du français » dont parle Sartre nâest aux yeux de Cheikh Anta Diop quâun simple palliatif. Voici ce quâil Ă©crivait dans Quand pourra-t-on parler dâune Renaissance africaine ? Tout en reconnaissant le grand mĂ©rite des Ă©crivains africains de langue Ă©trangĂšre, nous ne saurions nous empĂȘcher de les classer dans la littĂ©rature de la langue quâils ont utilisĂ©e.» Câest ce que dira plus tard le Kenyan Ngugi Wa Thiongâo dans Decolonizing the mind, sur un ton plus rude, Ă propos de ses confrĂšres de langue anglaise. Et Ă mon humble avis, cette remarque sur lâidentitĂ© du texte est valable mĂȘme pour les Ćuvres en rupture avec les normes de la langue dâemprunt Les soleils des IndĂ©pendances a beau faire exploser du dedans la prosodie française, il reste un roman français. En rĂ©sumĂ©, Cheikh Anta Diop avertit les Ă©crivains de son Ă©poque vous allez tout droit vers lâimpasse, le ver est dans le fruit que vous croquez Ă si belles dents. Il faut signaler au passage quâil compte de nombreux amis parmi ceux quâil critique ; on peut imaginer que certains dâentre eux sont allĂ©s le soutenir bruyamment contre une institution acadĂ©mique obtuse lors de sa soutenance Ă la Sorbonne ; sans doute aussi a-t-il discutĂ© avec quelques-uns de leurs manuscrits. Cette proximitĂ© garantit la qualitĂ© humaine du dialogue et lui donne de la hauteur. Câest dâailleurs un poĂšte, et non des moindres, qui a Ă©tĂ© le premier Ă comprendre et Ă dire dans Discours sur le colonialisme, lâimportance de Nations nĂšgres et culture, lâouvrage le plus audacieux quâun NĂšgre ait jusquâici Ă©crit et qui comptera, Ă nâen pas douter, dans le rĂ©veil de lâAfrique.» Mais cet homme est si singulier quâil faut bien croire quâil vient dâailleurs. Sâil mesure si bien lâimportance de lâimaginaire chez les peuples spoliĂ©s de leur histoire, câest en rĂ©fĂ©rence Ă une poĂ©sie bien Ă©loignĂ©e de celle de ses camarades du Quartier latin il a en tĂȘte, quand il leur parle, les vers de Serigne Mbaye DiakhatĂ©, Mame Mor KayrĂ© et Serigne Moussa KĂą, qui lui sont familiers depuis sa tendre enfance. Cheikh Anta Diop a-t-il seulement Ă©tĂ© entendu de ses contemporains ? Je rĂ©pondrai sans hĂ©siter non. Câest que son propos Ă©tait, littĂ©ralement hors de saison. Un petit flasback nous fera revivre cette Ă©poque de grande fĂ©brilitĂ© idĂ©ologique. Alioune Diop, qui avait dĂ©jĂ fondĂ© PrĂ©sence africaine » en 1947, organise les CongrĂšs de Paris et Rome en 56 et 59. Ce sont, pour les intellectuels et Ă©crivains noirs progressistes, des annĂ©es dâemportement lyrique lâĂ©criture est un long cri et mĂȘme de purs thĂ©oriciens comme Fanon sâexpriment souvent en poĂštes. Tous se donnent pour mission de guider leurs peuples sur les chemins de la libertĂ© et celle-ci leur semble toute proche. Il faut donc aller vite, il nâest pas question de finasser. Cette jeunesse impatiente veut tout, tout de suite, et se sent presque irritĂ©e par la complexitĂ© du monde. Tous savent bien, par exemple, que les langues coloniales sont un cadeau empoisonnĂ© mais ils ne peuvent se permettre de les rejeter avec mĂ©pris pour lâheure ce sont elles qui font tenir ensemble les combattants, lesquels y puisent pour ainsi dire leurs mots de passe. Nous sommes du reste, ne lâoublions pas, au temps du marxisme triomphant et on se fait vite suspecter de chauvinisme Ă©troit ou de remise en cause du primat de la lutte des classes. Câest peut-ĂȘtre David Diop qui exprime le mieux cette pression de lâurgence politique lorsquâil observe en mars 56 dans sa Contribution au dĂ©bat sur les conditions dâune poĂ©sie nationale Certes, dans une Afrique libĂ©rĂ©e de la contrainte, il ne viendrait Ă lâesprit dâaucun Ă©crivain dâexprimer autrement que par sa langue retrouvĂ©e ses sentiments et ceux de son peuple. Dans ce sens, la poĂ©sie africaine dâexpression française coupĂ©e de ses racines populaires est historiquement condamnĂ©e». Lâauteur de Coups de pilon est ainsi lâun des premiers Ă suggĂ©rer une littĂ©rature nĂ©gro-africaine de transition, idĂ©e qui ne gĂȘnait en rien Cheikh Anta Diop. [ConfĂ©rence de presse RND relais ex-Route de Ouakam.] Ces rĂ©flexions ne sont Ă©videmment pas transposables telles quelles dans les colonies britanniques ou portugaises mais les similitudes restent assez fortes. Elles le sont Ă un point tel que Ngugi Wa Thiongâo arrivera Ă partir de 1964 aux mĂȘmes conclusions que Cheikh Anta Diop sans lâavoir jamais lu et que la publication en 1966 par lâOugandais Okot PâBitek de Song of Lawino, est un Ă©vĂ©nement autant par sa valeur poĂ©tique que par sa langue dâĂ©criture, le luo. Toutefois, ce qui rend le plus inaudible Cheikh Anta Diop, câest ce que jâappelle souvent le pĂ©chĂ© originel » de la littĂ©rature nĂ©gro-africaine dĂšs le dĂ©part, lâĂ©crivain se veut un porte-voix. Il ne parle donc pas Ă son peuple, il parle pour son peuple. De ces bonnes intentions libĂ©ratrices naĂźt un tĂȘte-Ă -tĂȘte avec le colonisateur qui change tout. En dĂ©nonçant les crimes de la conquĂȘte, câest Ă lâoppresseur quâil veut faire honte et cela nâest possible que dans la langue de ce dernier. VoilĂ pourquoi tant dâĂ©crivains africains engagĂ©s, voire franchement militants ont Ă©tĂ© si Ă lâaise avec la langue française. Pour certains dâentre eux, il sâagissait surtout de dire Ă lâEuropĂ©en Vous avez tort de nous dĂ©peindre comme des sauvages ». Cheikh Anta Diop, qui voit le piĂšge se refermer sur les Ă©crivains africains, aimerait les voir moins sur la dĂ©fensive. Il ne suffit pas selon lui de rĂ©futer la thĂ©orie de la table raseâ. Il sâemploie dĂšs lors Ă contester les pseudo-arguments visant Ă dĂ©nier aux langues africaines tout potentiel dâexpression scientifique ou littĂ©raire. Il traduit ainsi dans Nations nĂšgres et culture, un rĂ©sumĂ© du Principe de la relativitĂ© dâEinstein, un extrait de la piĂšce Horace de Corneille et La Marseillaise. Câest aussi Ă lâintention de ces mĂȘmes Ă©crivains arguant de la multiplicitĂ© des langues africaines â pour mieux justifier lâusage du français ou de lâanglais â quâil dĂ©montre leur essentielle homogĂ©nĂ©itĂ©. Au fond, il leur dit ceci lâAfrique, mĂšre de lâhumanitĂ©, a fait de vous les maĂźtres du temps et lorsque les autres sont entrĂ©s dans lâHistoire, vous les avez accueillis Ă bras ouverts car vous, vous y Ă©tiez dĂ©jĂ , bien en place. Il veut surtout leur donner le courage dâoser rebrousser chemin, nâhĂ©sitant pas Ă leur offrir en exemple Ronsard, Du Bellay et tous les auteurs de La PlĂ©iade qui avaient pris leurs responsabilitĂ©s historiques en remettant en cause lâhĂ©gĂ©monie du latin. Le plus ardent dĂ©sir de Cheikh Anta Diop, câĂ©tait dâĂ©viter Ă lâAfrique qui a inventĂ© lâĂ©criture, dâĂȘtre le seul continent oĂč langue et littĂ©rature se tournent si rĂ©solument le dos. Mais câĂ©tait un dialogue de sourds â une expression que lui-mĂȘme utilise dâailleurs Ă propos de son diffĂ©rend avec les Ă©gyptologues occidentaux. Il Ă©tait dans lâHistoire et on lui opposait des arguments subalternes du genre il nous faut bien vendre nos ouvrages», nos peuples ne savent ni lire ni Ă©crire»⊠Mais qui donc a jamais su lire et Ă©crire une langue sans lâavoir apprise ? Sur ce point prĂ©cis, Cheikh Anta Diop rappelle Ă maintes reprises Ă ses interlocuteurs le cas de lâIrlande qui a sauvĂ© le gaĂ©lique de la mort en le remettant en force dans son systĂšme Ă©ducatif. Cependant, derriĂšre toutes les arguties des intellectuels africains il repĂšre, comme indiquĂ© dans Civilisation ou barbarie, un processus dâacculturation ou dâaliĂ©nation» auquel il est impĂ©ratif de mettre au plus vite un terme. Acculturation ? AliĂ©nation ? Voici un passage de Ă rebrousse-gens, troisiĂšme volume des MĂ©moires de Birago Diop oĂč celui-ci rĂ©pond directement Ă Cheikh Anta Diop. Tous deux, jeunes Ă©tudiants en France venus passer de brĂšves vacances au pays, se retrouvent Ă Saint-Louis. Birago raconte Ă sa maniĂšre dĂ©sinvolte et volontiers sarcastique Jâavais appris dans la journĂ©e que Cheikh Anta Diop faisait une confĂ©rence sur lâenseignement des mathĂ©matiques en langue wolof.â Jây ai Ă©tĂ©.» Par amitiĂ© pour lâorateur sans doute car le sujet ne le passionne pas vraiment. Il avoue mĂȘme avoir essayĂ© de coller ce jour-lĂ son copain en lui demandant de traduire en wolof les mots angle » et ellipse ». Au terme de son rĂ©cit, lâĂ©crivain redit son admiration pour le fervent Ă©gyptologue qui a combattu tant de prĂ©jugĂ©s» avant de trancher tout net JâĂ©tais et je demeure inconvaincu.» Et Birago dâajouter ceci, qui Ă lâĂ©poque ne valait pas seulement pour lui Peut-ĂȘtre suis-je toujours et trop acculturĂ©. IrrĂ©mĂ©diablement.» Ă mon avis, on aurait tort de prendre cette confession au pied de la lettre Birago Diop, dâun naturel sceptique et irrĂ©vĂ©rencieux, sâexprime ainsi par allergie Ă tout ce qui lui semble de lâidĂ©ologie mais ne rejetait en rien ses racines. Cheik Aliou Ndao le sait bien, qui lui lance dans un poĂšme de Lolli intitulĂ© Baay Bi- raago jaa-jĂ«f» DĂ«kkuloo Cosaan di ko gal-galâ. Aujourdâhui, un demi-siĂšcle aprĂšs ce duel Ă distance entre deux de nos grands hommes, il est clair que les pires craintes de Cheikh Anta Diop se sont vĂ©rifiĂ©es. En vĂ©ritĂ© le visage actuel de la littĂ©rature nĂ©gro-africaine dâexpression française nâest pas aussi beau Ă voir quâon cherche Ă nous le faire croire. Jâen parle du dedans, avec lâexpĂ©rience de celui qui a publiĂ© son premier roman il y a trente cinq ans. Lâessentiel sây joue aujourdâhui en France et on peut dire que le fleuve est retournĂ© Ă sa source, sur les bords de la Seine oĂč Cheikh Anta Diop lâa vue naĂźtre. Le phĂ©nomĂšne sâest accentuĂ© aprĂšs une pĂ©riode, trop courte hĂ©las, oĂč de grandes initiatives Ă©ditoriales au SĂ©nĂ©gal, au Cameroun et en CĂŽte dâIvoire, par exemple, ont fait Ă©merger des institutions littĂ©raires crĂ©dibles et des auteurs respectĂ©s. Mais Ă la faveur du marasme Ă©conomique, lâHexagone a vite repris sa position centrale. Câest au dehors que nos Ćuvres sont publiĂ©es, validĂ©es de mille et une maniĂšres avant de nous revenir, sanctifiĂ©es en quelque sorte par des regards Ă©trangers. Nos livres Ă©tant rendus difficilement accessibles par leur prix et par leur langue, nous sommes de ces auteurs dont le public a entendu parler mais quâil nâa guĂšre lus nous sommes des Ă©crivains par ouĂŻ-dire. Si jâosais pousser la taquinerie plus avant, je dirais que chez nous bien des rĂ©putations littĂ©raires reposent sur ce malentendu fondamental. Un des signes du dĂ©sastre, câest que dans certains pays africains aucun texte de fiction nâest publiĂ© dans des conditions normales. Un ou deux noms constituent Ă eux seuls tout le paysage littĂ©raire et, pour le reste, quelques histrions outranciĂšrement mĂ©diatisĂ©s en Occident font oublier ce vide sidĂ©ral sur le continent lui-mĂȘme. En somme, le tĂȘte-Ă -tĂȘte originel se perpĂ©tue mais lâĂ©crivain africain a revu sa colĂšre Ă la baisse seul fait recette lâafro-pessimisme qui dort, comme chacun sait, dans le mĂȘme lit que le racisme le plus abject. Le profil type de cet auteur est facile Ă esquisser il ne lui suffit pas de cracher tout le temps sur lâAfrique, il prĂ©tend aussi quâĂ©tant nĂ© aprĂšs les indĂ©pendances il nâa rien Ă dire sur la colonisation et encore moins sur la Traite nĂ©griĂšre, quâil aimerait bien que nous arrĂȘtions de jouer aux victimes et dâexiger des autres une absurde repentance. Bref, cette littĂ©rature qui se voulait nĂ©gro-africaine Ă lâorigine, est bien contente de nâĂȘtre aujourdâhui que nĂ©gro-parisienne. Si jâai peint un tableau aussi sombre, câest quâil me semble crucial que nous nous gardions de tout optimisme de façade. Je veux dire par lĂ que oui, trente ans aprĂšs la mort de Cheikh Anta Diop, lâon nâest considĂ©rĂ© comme un vĂ©ritable Ă©crivain en Afrique quâĂ partir de lâanglais, du portugais ou du français. On entend encore souvent des auteurs de la gĂ©nĂ©ration de Diop et dâautres beaucoup plus jeunes dire avec sincĂ©ritĂ© leur prĂ©fĂ©rence pour ces langues europĂ©ennes. La situation complexe de certains de nos pays est selon eux une des preuves de lâimpossibilitĂ©, voire du danger, de promouvoir le senoufo, le yoruba et le beti par exemple ou de sâen servir comme instrument de crĂ©ation littĂ©raire. Il est certain que la fragmentation linguistique est dĂ©courageante, mĂȘme si Cheikh Anta Diop prend toujours soin de la relativiser. Comment y faire face ? Certains ont suggĂ©rĂ© de forcer la main au destin en gommant toutes nos diffĂ©rences. Mais toujours clairvoyant et ennemi de la facilitĂ©, ce grand panafricaniste nâhĂ©site pas Ă Ă©crire dans Nations nĂšgres et culture que LâidĂ©e dâune langue africaine unique, parlĂ©e dâun bout Ă lâautre du continent, est inconcevable, autant que lâest aujourdâhui celle dâune langue europĂ©enne unique.» Ă quoi on peut ajouter quâelle comporte le risque dâun terrible assĂšchement. Jâai entendu des intellectuels accuser Ayi Kwei Armah de prĂ©coniser, justement, cette langue africaine commune. Ce nâest pas du tout ainsi que jâai compris le chapitre de Remembering the dismembred continent oĂč le grand romancier ghanĂ©en sâefforce de trouver une solution Ă ce quâil appelle notre problĂšme linguistique». Il propose simplement une dĂ©marche politique volontaire qui ferait du swahili ou â ce qui a sa prĂ©fĂ©rence â dâune version adaptĂ©e de lâĂ©gyptien ancien, lâoutil de communication internationale privilĂ©giĂ© des Africains. Cela rejoint, en creux, le plaidoyer de Cheikh Anta Diop en faveur dâhumanitĂ©s africaines fondĂ©es sur lâĂ©gyptien ancien. Cela dit, dans des pays comme le Cameroun, le Gabon ou la CĂŽte dâIvoire aucune solution ne paraĂźt envisageable pour lâheure. Est-ce une raison pour se rĂ©signer Ă un statu quo gĂ©nĂ©ral ? Je ne le pense pas, car cela voudrait dire que chaque fois que nous ne pouvons pas faire face ensemble Ă une difficultĂ© particuliĂšre, nous devons tous rester en position dâattente sur la ligne de dĂ©part. Je pense au contraire que lĂ oĂč les conditions sont rĂ©unies, il faut se mettre en mouvement en pariant sur lâeffet de contagion dâĂ©ventuelles rĂ©ussites singuliĂšres. Des frĂšres venus du Mali, de Mauritanie et du Burkina Faso nous feront profiter ce matin des expĂ©riences dont ils sont du reste bien souvent des acteurs de premier plan. Pour ma part je vais essayer de montrer, par un bref Ă©tat des lieux, la dette immense du SĂ©nĂ©gal Ă lâĂ©gard de Cheikh Anta Diop. Câest lui-mĂȘme qui raconte en 1979, dans sa PrĂ©sentationâ de lâĂ©dition de poche de Nations nĂšgres et culture la mĂ©saventure de CĂ©saire qui ⊠aprĂšs avoir lu, en une nuit, toute la premiĂšre partie de lâouvrage⊠fit le tour du Paris progressiste de lâĂ©poque en quĂȘte de spĂ©cialistes disposĂ©s Ă dĂ©fendre avec lui, le nouveau livre, mais en vain ! Ce fut le vide autour de lui.» Câest que CĂ©saire, on lâa vu, avait pris lâexacte mesure du texte qui a eu lâinfluence la plus profonde et la plus durable sur les Noirs du monde entier. Dans Nan sotle Senegaalâ, un des poĂšmes de son recueil Taataan, Cheik Aliou Ndao dit clairement que Nations nĂšgres et culture est Ă la source de sa vocation dâĂ©crivain en langue wolof TĂ©ereem bu jĂ«kk baa ma dugal ci mbindum wolof Te booba ba tey ñà kkul lu ma ci def.» Lâauteur de JigĂ©en faayda et de Guy Njulli fait sans doute ici allusion au fameux Groupe de Grenobleâ, nĂ© lui aussi, trĂšs concrĂštement, du maĂźtre-livre de Cheikh Anta Diop. Sa lecture a en effet dĂ©cidĂ© des Ă©tudiants sĂ©nĂ©galais â Saliou Kandji, Massamba SarrĂ©, Abdoulaye Wade, Assane Sylla, Assane Dia, Cheik Aliou Ndao, le benjamin, etc. â Ă se constituer en structure de rĂ©flexion sur les langues nationales, allant jusquâĂ produire par la suite un alphabet dĂ©nommĂ© Ijjib wolof. Et plus tard, les travaux de Sakhir Thiam â en qui Cheikh Anta Diop voit explicitement un de ses hĂ©ritiers dans sa confĂ©rence-testament de ThiĂšs en 1984 â de YĂ©ro Sylla, Arame Faal ou Aboubacry Moussa Lam, ont Ă©tĂ© dans la continuitĂ© de ce combat. On peut en dire de mĂȘme de la revue KĂ ddu initiĂ©e par SembĂšne, PathĂ© Diagne et Samba Dione, qui en fut â on oublie souvent de le prĂ©ciser â la cheville ouvriĂšre. Ce sont lĂ quelques-uns des pionniers qui ont rendu possibles les avancĂ©es actuelles. Il est frappant, et particuliĂšrement Ă©mouvant, de constater que chez nous lâaccĂ©lĂ©ration de lâHistoire sâest produite peu de temps aprĂšs la disparition du savant sĂ©nĂ©galais, plus exactement Ă partir de la fin des annĂ©es 80. Cheikh Anta Diop a semĂ© puis il est parti. Cela signifie que de son vivant il nâa jamais entendu parler de maisons dâĂ©dition comme ARED, Papyrus-Afrique ou OSAD â pour ne citer que les plus connues ; en 1986, Cheik Aliou Ndao, dĂ©jĂ cĂ©lĂ©brĂ© pour Lâexil dâAlboury, nâa encore publiĂ© aucun de ses quinze ouvrages en wolof dans tous les genres littĂ©raires-poĂ©sie, théùtre, roman, nouvelle, essai et livres pour enfants. Il faudrait peut-ĂȘtre dâailleurs ajouter Ă cette liste son livre dâentretien avec GĂłor gi Usmaan GĂ©y dans lequel celui-ci revient, en termes inspirĂ©s, sur une rencontre fortuite Ă Pikine avec Cheikh Anta Diop chez un de leurs amis communs, le vieux OnguĂ© Ndiaye ; Diop nâa pas eu le bonheur de tenir entre ses mains Aawo bi de Maam Younouss Dieng, Mbaggu Leñol de Seydou Nourou Ndiaye, Yari Jamono de Mamadou Diarra Diouf, Ja- neer de Cheikh AdramĂ© DiakhatĂ©, SĂ©y xare la de NdĂšye Daba Niane, Booy Pullo dâAbdoulaye Dia ou Jamfa de Djibril Moussa Lam, un texte que les connaisseurs disent ĂȘtre un chef-dâĆuvre. Sans doute le CLAD faisait-il dĂ©jĂ un travail remarquable mais on peut bien dire que lâessentiel de la production scientifique dâArame Fal et de Jean-LĂ©opold Diouf a Ă©tĂ© publiĂ© aprĂšs la disparition de Cheikh Anta Diop. Sâil revenait en vie, Cheikh Anta Diop serait rassurĂ© de voir que dĂ©sormais dans notre pays le dĂ©putĂ© incapable de sâexprimer dans la langue de MoliĂšre nâest plus la risĂ©e de ses pairs et que le parlement sĂ©nĂ©galais dispose enfin dâun systĂšme de traduction simultanĂ©e interconnectant nos langues nationales. Mais ce qui lui mettrait vraiment du baume au cĆur, ce serait de voir que des jeunes, souvent nĂ©s aprĂšs sa mort, ont pris lâinitiative de sillonner le pays pour faire signer une pĂ©tition demandant lâenseignement de la pensĂ©e de celui qui fut pendant si longtemps interdit dâenseignement⊠Et que lâun des initiateurs de cette pĂ©tition a, depuis MontrĂ©al et sur fonds propres, produit en octobre 2014 le premier film documentaire sur Serigne Mor KayrĂ© et travaille en ce moment sur le second consacrĂ© Ă celui quâil appelle lâimmense Serigne Mbaye DiakhatĂ©.» ; que lâuniversitĂ© Gaston Berger de Saint-Louis a formĂ© les premiers licenciĂ©s en pulaar et en wolof de notre histoire. Il ne lui Ă©chapperait certes pas que la volontĂ© politique nây est toujours pas, dans notre curieux pays, qui rĂ©ussit le tour de force de rester si farouchement francophile alors quâil a cessĂ© depuis longtemps dâĂȘtre⊠francophone ! LâEtat sĂ©nĂ©galais a financĂ© une grande partie de la production littĂ©raire en langues nationales et il serait injuste de ne pas lâen crĂ©diter. Il nâen reste pas moins que, pour lâessentiel, ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© obtenus grĂące Ă des initiatives militantes, dans des conditions difficiles, souvent dâailleurs au prix de gros sacrifices personnels de disciples de Cheikh Anta Diop. Renversant les termes de la question initiale, on peut se demander aujourdâhui que disent les Ă©crivains sĂ©nĂ©galais Ă Cheikh Anta Diop ? Il ne fait aucun doute que sans lui la littĂ©rature sĂ©nĂ©galaise en langues nationales ne serait pas en train de prendre une telle envergure. En 1987 un numĂ©ro spĂ©cial de la revue Ethiopiques » intitulĂ© Teraanga ñeel na SĂ©ex Anta JĂłob, prĂ©facĂ© par Senghor, rĂ©unit des hommages de ThĂ©ophile Obenga, Buuba Diop et Djibril Samb, entre autres ; de son cĂŽtĂ©, LâIFAN a publiĂ© grĂące Ă Arame Faal une anthologie poĂ©tique en wolof entiĂšrement sous le titre Sargal SĂ©ex Anta JĂłob. Le recueil date de 1992 mais la plupart de ses 23 poĂšmes ont Ă©tĂ© Ă©crits immĂ©diatement aprĂšs la mort du savant, sous le coup de lâĂ©motion. Tous rendent certes hommage Ă lâintellectuel hors normes mais aussi, avec une frappante unanimitĂ©, Ă la personne, Ă ses exceptionnelles qualitĂ©s humaines. Les auteurs de cette importante anthologie ne sont naturellement pas les seuls Ă savoir ce quâils lui doivent. MĂȘme ceux qui ne lui consacrent pas un poĂšme comme Ceerno Saydu SĂ ll â Caytu, sunu kĂ«ru dĂ©mb, tey ak Ă«llĂ«gâ dans Suuxat â lui dĂ©dient tel ou tel de leurs ouvrages ou rappellent son influence. Câest le cas de Abi Ture, auteure en 2014 de Sooda, lu defu waxu et de Tamsir Anne, qui a publiĂ© en 2011 TĂ©ere woy yi, tra- duction en wolof de Goethe, Heinrich Heine, Bertold Brecht et dâautres classiques allemands. Cette allĂ©geance intellectuelle Ă Cheikh Anta Diop si gĂ©nĂ©ralisĂ©e, vient aussi de trĂšs loin et pourrait mĂȘme ĂȘtre analysĂ©e comme une pratique dâĂ©criture spĂ©cifique. Je ne veux pas conclure cette conversation en donnant lâimpression dâun optimisme bĂ©at il reste beaucoup Ă faire car les forces qui ont voulu rĂ©duire au silence Cheikh Anta Diop ne dĂ©sarment jamais. Notre territoire mental est toujours aussi sĂ©vĂšrement quadrillĂ© et, encore une fois, le dĂ©sir de basculer sur la pente de notre destin [linguistique] » est loin dâĂȘtre largement partagĂ©. On nâen est pas moins impressionnĂ© par les immenses progrĂšs rĂ©alisĂ©s en quelques dĂ©cennies dans le domaine des littĂ©ratures en langues nationales. Si pour paraphraser Ki-Zerbo nous refusons de nous coucher afin de rester vivants, le rĂȘve de Cheikh Anta Diop ne tardera pas Ă devenir une rĂ©alitĂ©.
CheikhAnta Diop (né le 29 décembre 1923 à Thieytou - mort le 7 février 1986 à Dakar) est un historien, anthropologue, égyptologue et homme politique sénégalais. Il a mis l'accent sur l'apport de l'Afrique et en particulier de l'Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiales. Ses thÚses restent aujourd'hui contestées, et sont peu reprises dans la
Cheikh Anta Diop Le livre Nation nĂšgres et cultures », est le fruit de recherches phĂ©nomĂ©nales, menĂ©es par Cheikh Anta Diop, afin de restaurer lâhistoire de lâAfrique noire longtemps occultĂ©e. Ă cette Ă©poque, le racisme scientifique, portĂ© par dâĂ©minentes figures, Ă©tait enracinĂ© dans la sociĂ©tĂ© occidentale, et avait attribuĂ© au blanc lâĂȘtre cartĂ©sien par excellence, la paternitĂ© de toutes les civilisations, et dĂ©fini le noir, comme un ĂȘtre primitif, Ă©motif, incapable de la moindre logique. Les Ăgyptiens de lâantiquitĂ© Ă©taient noirs Câest dans ce torrent de certitudes racistes, que Cheikh Anta Diop, jeune homme de 27 ans, va prendre lâidĂ©ologie dominante Ă contre-pied, en affirmant que les Ăgyptiens de lâantiquitĂ©, prĂ©curseurs de la civilisation et des sciences Ă©taient des noirs. Il ne fait pas que lâaffirmer, il le prouve. Cette thĂšse fit lâeffet dâun sĂ©isme, et comme elle dĂ©rangeait, il fallait le faire taire. On ne peut cacher le soleil avec la main dit le proverbe africain. MĂȘme si lâuniversitĂ© de la Sorbonne rejette sa thĂšse en 1951, PrĂ©sence africaine Ă©ditera le livre en 1954. Nonobstant les preuves qui ne manquent pas dans son livre, des scientifiques pĂ©tris de prĂ©jugĂ©s essaieront par tous les moyens, de jeter le discrĂ©dit sur son travail. JugĂ©es trop rĂ©volutionnaires, certains intellectuels africains avaient du mal Ă adhĂ©rer aux idĂ©es vĂ©hiculĂ©es dans le livre. AimĂ© CĂ©saire fut lâun des rares Ă le soutenir. Dans discours contre le colonialisme », il qualifiera le livre de Cheick Anta Diop de livre le plus audacieux quâun nĂšgre nâait jamais Ă©crit » Il a fallu attendre le colloque de lâUnesco en 1974, pour que la plus grande partie de ses thĂšses soient finalement reconnus dans sa façon dâĂ©crire, sa culture et sa façon de penser, lâEgypte Ă©tait africaine » telles furent les conclusions de ce sommet. Les preuves de la nĂ©gritude de lâEgypte antique Statue en grĂšs du pharaon Montouhotep II environ 2055-2004 avant JC, provenant de Deir elBahari, situĂ© sur la rive gauche du Nil face Ă Louxor. Elle est exposĂ©e au MusĂ©e national Ă©gyptien au Caire. AFP â Luisa Ricciarini/Leemage Le combat fut de longue haleine, et pourtant, bien avant lui, la paternitĂ© de la civilisation Ăgyptienne avait Ă©tĂ© attribuĂ© Ă la race noire. Dans les tĂ©moignages de savants grecs comme HĂ©rodote, Aristote, qui avait Ă©tĂ© des tĂ©moins oculaires, la peau noire et les cheveux crĂ©pus des Ăgyptiens Ă©taient mentionnĂ©s. Aristote disait dâeux quâils Ă©taient agan malane », pour dĂ©crire leur peau ce qui signifiait excessivement noir. Au 18e s, le comte de Volney, historien français, devant les Ă©vidences accablantes, tira les mĂȘmes conclusions Les Coptes sont donc proprement les reprĂ©sentants des Egyptiens et il est un fait singulier qui rend cette acception encore plus probable. En considĂ©rant le visage de beaucoup dâindividus de cette race, je lui ai trouvĂ© un caractĂšre particulier qui a fixĂ© mon attention tous ont un ton de peau jaunĂątre et fumeux, qui nâest ni grec, ni arabe ; tous ont le visage bouffi, lâoeil gonflĂ©, le nez Ă©crasĂ©, la lĂšvre grosse ; en un mot, une vraie figure de MulĂątre. JâĂ©tais tentĂ© de lâattribuer au climat, lorsquâayant visitĂ© le Sphinx, son aspect me donna le mot de lâĂ©nigme. En voyant cette tĂȘte caractĂ©risĂ©e de nĂšgre dans tous ses traits, je me rappelais ce passage remarquable dâHĂ©rodote, oĂč il dit âPour moi, jâestime que les Colches sont une colonie des Egyptiens, parce que, comme eux, ils ont la peau noire et les cheveux crĂ©pusâ, câest Ă dire que les anciens Egyptiens Ă©taient de vrais nĂšgres de lâespĂšce de tous les naturels de lâAfrique.» Une des autres preuves irrĂ©futables du caractĂšre nĂšgre des anciens Ăgyptiens, Ă©taient la couleur de leurs dieux. Osiris et Thot pour ne citer quâeux Ă©taient noirs. Les reprĂ©sentations foncĂ©es des pharaons et les coiffures quâils arboraient, Ă©tayent aussi la nĂ©gritude de lâĂgypte antique. voir les reprĂ©sentations de MENTOUHOTEP 1er et NĂFERTARI Lâanalogie va au-delĂ des traits physiques et capillaires. Des valeurs propres Ă lâĂgypte antique, comme le totĂ©misme sont encore prĂ©sentes en Afrique noire, Une Ă©tude comparĂ©e linguistique, souligne des similitudes entre lâĂgyptien et les langues africaines comme le Valaf et le Serereliste non exhaustive. Au vue de ces arguments, la conclusion est sans appel Lâinvention de lâĂ©criture, des sciences nous la devons Ă des noirs. La culture grecque qui a inspirĂ© la culture romaine, tire ses sources de lâAfrique nĂšgre. Pythagore est restĂ© en Egypte pendant 22 ans, de 558 Ă 536 av. J-C. Platon y est restĂ© de 399 Ă 387 av. Câest par consĂ©quent lĂ -bas, aux pieds des prĂȘtres Ăgyptiens, quâils ont puisĂ© le savoir qui a fait leur gloire. LâEgypte pharaonique qui a Ă©tĂ© leur institutrice pendant si longtemps fait partie du patrimoine du Monde Noir. Elle est elle-mĂȘme fille de lâEthiopie. Et dans sa façon dâĂ©crire, sa culture et sa façon de penser, lâEgypte Ă©tait africaine ». Donner Ă lâhomme noir la place qui lui revient dans lâhistoire de lâhumanitĂ© Le fait que ce pan de lâhistoire de lâhumanitĂ©, ait Ă©tĂ© balaye du revers de la main, Ă©tait liĂ© au besoin de justifier la colonisation. On invente alors le nĂšgre barbare, Ă qui on apporte la culture. Cette propagande avait du mal Ă accepter que la sociĂ©tĂ© africaine Ă©tait structurĂ©e et avancĂ©e, avant lâarrivĂ©e des colons. Que lâĂ©mancipation des femmes nâĂ©tait pas un problĂšme. La sociĂ©tĂ© africaine Ă©tant matriarcale, les femmes occupaient des postes de responsabilitĂ©, bien avant que ce fut le cas en Europe. Le but de Cheikh Anta Diop en restituant cette vĂ©ritĂ©, Ă©tait de redonner au continent oubliĂ© ses lettres de noblesse. Il ne sâagissait pas dâĂ©veiller des relents sous-jacents de complexe de supĂ©rioritĂ©, pouvant dĂ©boucher sur des formes nazisme. [âŠ] la civilisation dont il [le NĂšgre] se rĂ©clame eĂ»t pu ĂȘtre créée par nâimporte quelle autre race humaine â pour autant que lâon puisse parler dâune race â qui eĂ»t Ă©tĂ© placĂ©e dans un berceau aussi favorable, aussi uniqueâ [Cheikh Anta Diop, Nations nĂšgres et Culture]. Loin dâĂȘtre un raciste comme voulait le dĂ©crire ses dĂ©tracteurs, Cheikh Anta Diop Ă©tait un grand humaniste, qui a Ă©tĂ© reconnu comme tel. Son travail a consistĂ© Ă combattre le racisme scientifique, et Ă prouver que lâintelligence nâest nullement liĂ©e Ă la couleur de peau. Il a remis en cause la conception de la race dominante, ce quâon peut considĂ©rer comme un apport non nĂ©gligeable Ă lâhistoire de lâhumanitĂ©. LâhĂ©ritage de Cheikh Anta Diop Des annĂ©es plus tard, comment contribuons-nous Ă la propagation de lâhĂ©ritage colossal de Cheick Anta Diop ? Il prĂŽnait une Afrique unie, rassemblĂ©e, aprĂšs sâĂȘtre forgĂ©e une identitĂ© forte qui servirait de fondation solide. OĂč en sommes-nous avec le panafricanisme ?Avec lâadaptation de nos langues aux rĂ©alitĂ©s et aux sciences comme il en a fait lâexpĂ©rience avec le Valaf dans le livre ? Avec la dĂ©colonisation des mentalitĂ©s ? Force est de constater ,que ces sujets restent dâactualitĂ©. La tĂąche qui nous incombe aujourdâhui, est de contribuer TOUS Ă lâĂ©mergence de notre continent, qui sera dâabord culturelle. Dans le domaine scolaire, nous devons implĂ©menter des manuels adapter Ă nos rĂ©alitĂ©s. Adaptons nos langues aux rĂ©alitĂ©s modernes. Il ne sâagit pas de bannir les langues coloniales acquises, mais revaloriser les nĂŽtres et les adapter aux sciences modernes. Câest les pieds solidement ancrĂ©s dans ses racines, libre de toute aliĂ©nation, dĂ©tachĂ©e du joug du colonial, et de lâaliĂ©nation du colonisĂ©, que lâAfrique connaitra sa vraie valeur, et quâelle pourra prendre sa place sur lâĂ©chiquier mondial. Cette refondation qui ne doit pas se faire dans une dĂ©marche belliqueuse, engendrera des africains fiers de leurs origines, qui prendront leur destinĂ©e en main.
Ilsâensuit lâapparition dâune consceince de classe et le bouleversement du 55 Ligue Associative Africaine et Action Sociale Africaine f RĂ©sumĂ© de lâOuvrage : Nations NĂšgres et Culture Auteur : Cheikh Anta Diop rĂ©gime. Câest ce qui arriva en Egypte au temps de la VIe dysnastie, lors de la rĂ©volution prolĂ©tarienne.
13 juillet 2015 par admin 13 juillet 2015 2 Commentaires 380 vus Premier disciple et vĂ©ritable lien vivant de lâhĂ©ritage de Cheikh Anta Diop Ă travers le monde moderne, ThĂ©ophile Obenga est Ă©galement lâun des plus grands intellectuels africains encore en vie. Portrait dâun homme pluridisciplinaire engagĂ© dans le combat politique africain. Par Sandro CAPO CHICHI / NofipĂ©dia Jeunesse et origines Joseph ThĂ©ophile Obenga naĂźt le 2 fĂ©vrier 1936 Ă Mbaya en pays Bangangoulou dans le nord du Congo Brazzaville, dâun pĂšre employĂ© dâune entreprise de concession coloniale. Ses parents sont tous deux dâethnie mbochi et chrĂ©tiens. Le jeune ThĂ©ophile Ă©tudie Ă Brazzaville dans une Ă©cole primaire et un collĂšge privĂ©s catholiques. Obenga rapporte la rigueur » de ses enseignants missionnaires de lâĂ©poque qui lui ont appris la discipline, le travail et la loyautĂ©. Ă lâĂ©poque, ses amis sont de tous horizons ethniques et aussi du Congo-Kinshasa. A leur contact, il apprend dâautres langues contre le kikongo. Cette enfance dans un contexte pluriethnique et plurilinguistique auront plus tard une influence dĂ©terminante dans sa farouche opposition aux chercheurs europĂ©ens et leur vision tribaliste » de lâAfrique. Excellent Ă©lĂšve, Ă la fois en sciences exactes et humaines, le jeune Obenga ne se rend pas compte de la rĂ©alitĂ© coloniale jusquâĂ ce quâun de ses professeurs, en classe de troisiĂšme, ne dise Ă sa classe que les Noirs sont infĂ©rieurs aux EuropĂ©ens. Cet Ă©vĂ©nement, bouleversant pour lui, aura une influence dĂ©terminante sur son avenir. Il sâefforcera dĂ©sormais de prouver le contraire de lâassertion de son professeur, lisant et travaillant davantage. Entre-temps, il intĂšgre les lycĂ©es Victor Augagneur et Savorgnan de Brazza. Au terme de ces Ă©tudes, il obtient son baccalaurĂ©at session lettres. Il poursuit lâĂ©tude de cette discipline pendant un an Ă lâUniversitĂ© de Brazzaville. DĂ©part pour la France Vers 1959, ThĂ©ophile Obenga sâinstalle en France pour y poursuivre ses Ă©tudes Ă lâuniversitĂ© de Bordeaux. Il y choisit la philosophie, mais sans vĂ©ritable certitude sur son avenir professionnel. En dehors de ses Ă©tudes il sâintĂ©resse toutefois au devenir de lâAfrique, lisant de nombreux intellectuels noirs contemporains et frĂ©quentant les organisations Ă©tudiantes africaines. Il est particuliĂšrement marquĂ© par le courant de la NĂ©gritude et, comme Ă Brazzaville, il frĂ©quente des Africains de diffĂ©rentes origines. Vers 1962, lâun dâentre eux, le futur sociologue camerounais Joseph Mboui, lui recommande le livre dâun chercheur sĂ©nĂ©galais Ă lâĂ©poque trĂšs controversĂ© dans le milieu universitaire français. La dĂ©couverte de Cheikh Anta Diop ThĂ©ophile Obenga accepte Ă contre-cĆur de lire lâouvrage Nations NĂšgres et Culture de Cheikh Anta Diop, mais le termine en une seule nuit. Il sâagit dâune rĂ©vĂ©lation pour ThĂ©ophile Obenga. Cet ouvrage â qui sâintĂ©resse notamment Ă la falsification et Ă lâeuropĂ©anisation de lâhistoire de lâAfrique, et notamment de lâEgypte des Pharaons, et Ă lâavenir scientifique, politique et culturel de lâAfrique â donne Ă Obenga une voie Ă suivre, voire une raison de vivre. Il se rend Ă Paris pour acheter tous les ouvrages de Diop, puis vĂ©rifie par un travail de recherche en bibliothĂšque les thĂ©ories qui y sont dĂ©veloppĂ©es. Ces recherches le confortent dans son opinion positive de lâouvrage et il prĂ©sente le livre Ă ses camarades, mais se heurte Ă leur scepticisme. La tendance est alors, chez les jeunes Africains, Ă suivre les critiques des Africanistes europĂ©ens par leur autoritĂ© plus que par la qualitĂ© de leurs arguments. Obenga abandonne la philosophie et dĂ©cide se consacrer Ă lâHistoire. Il sâinscrit vers lâĂąge de 30 ans pour Ă©tudier cette discipline Ă la Sorbonne. La naissance dâun combattant intellectuel AprĂšs avoir obtenu sa licence dâhistoire, il Ă©tudie la prĂ©histoire et la palĂ©ontologie, et sâinitie pendant une annĂ©e Ă lâarabe pour avoir accĂšs aux sources arabes de lâHistoire africaine. Il part ensuite Ă©tudier Ă GenĂšve oĂč il suit des formations dâhistoire, de linguistique et dâĂ©gyptologie. Vers 1966-1967, il contacte pour la premiĂšre fois Cheikh Anta Diop qui lâencourage Ă poursuivre dans cette voie, notamment Ă travers la maĂźtrise de la langue Ă©gyptienne. Obenga redouble dâefforts, ignorant les railleries de ses camarades sur ce quâils considĂšrent comme de lâĂ©parpillement. En 1969, il rencontre Cheikh Anta Diop Ă Paris lors dâun colloque qui accepte de prĂ©facer son premier ouvrage, lâAfrique dans lâAntiquitĂ©. Il y introduit notamment des Ă©tudes comparĂ©es dâĂ©critures africaines ainsi que la thĂ©orie linguistique du nĂ©gro-Ă©gyptien, qui fait remonter les langues africaines non-sĂ©mitiques, non berbĂšres et non khoisans Ă une mĂȘme langue ancestrale, dont dĂ©rive aussi lâĂ©gyptien ancien. Il paraĂźtra en 1973 et recevra lâĂ©loge du milieu universitaire français. Entre-temps, il a aussi Ă©tudiĂ© les sciences de lâĂ©ducation Ă Pittsburgh aux Etats-Unis. Cheikh Anta Diop Retour Ă Brazzaville et Colloque du Caire En 1970, lâannĂ©e suivante et fort de son succĂšs, il rentre au Congo oĂč il intĂšgre le dĂ©partement dâhistoire. Il y rencontre un chercheur français, Michel M. Dufeil, qui le convainc de soutenir une thĂšse de doctorat, projet quâObenga avait abandonnĂ©. Le chercheur congolais souhaitait privilĂ©gier la pluridisciplinaritĂ© plutĂŽt que la recherche du diplĂŽme. Il soutiendra, plusieurs annĂ©es plus tard, une thĂšse sur travaux, câest-Ă -dire une compilation de ses travaux postĂ©rieurs, notamment sur les liens entre lâAfrique noire moderne et lâEgypte ancienne, mais aussi sur les civilisations dâAfrique centrale prĂ©coloniale. Entre-temps, il est nommĂ© Ă la tĂȘte de lâEcole Normale SupĂ©rieure et enseigne la linguistique et lâĂ©gyptien ancien Ă la facultĂ© de lettres de Brazzaville. En 1974, Cheikh Anta Diop et ThĂ©ophile Obenga participent Ă un colloque organisĂ© par lâUnesco consacrĂ© au peuplement de la VallĂ©e du Nil et au dĂ©chiffrement de lâĂ©criture mĂ©roĂŻtique. Les deux savants africains sont confrontĂ©s Ă des chercheurs pour la plupart occidentaux dans un dĂ©bat contradictoire sur lâorigine des Egyptiens anciens. La thĂšse des deux Africains, bien que contestĂ©e par leurs contradicteurs du colloque, sera publiĂ©e dans les actes du colloque. Il sâagit dâune premiĂšre reconnaissance internationale pour les travaux de ce qui deviendra lâEcole africaine dâEgyptologie. Pour la premiĂšre fois depuis longtemps, la nĂ©gro-africanitĂ© de lâEgypte lui est reconnue, en tous cas Ă travers ses liens linguistiques et culturels avec lâAfrique noire contemporaine. Dans les annĂ©es qui suivent, Obenga publie de maniĂšre prolifique dans des domaines divers, bien que tous orientĂ©s vers le devenir de lâAfrique poĂ©sie, pĂ©dagogie, histoire politique et culturelle. En 1975, il entreprend une biographie du PrĂ©sident congolais Marien Ngouabi sous le contrĂŽle de ce dernier. Il la publie en 1977, lâannĂ©e de son assassinat. Cette mĂȘme annĂ©e, il est nommĂ© ministre des Affaires Ă©trangĂšres et de la coopĂ©ration du nouveau prĂ©sident jusquâen 1979, date de son Ă©viction et de lâarrivĂ©e au pouvoir de Denis Sassou Nguesso. Obenga, Diop et Jean Leclant lors du Colloque du Caire 1974 AnnĂ©es 1980 et 1990 Entre 1985 et 1991, ThĂ©ophile Obenga est Ă la tĂȘte du Centre international des Civilisations Bantu CICIBA, situĂ© Ă Libreville au Gabon. Il sâagit dâune grande unitĂ© de recherche pluridisciplinaire sur les civilisations de langues bantoues. Câest une initiative panafricaine puisque onze pays africains lusophones, francophones et anglophones ont contribuĂ© Ă sa crĂ©ation. Obenga crĂ©e notamment dans le cadre du CICIBA la revue Muntu. Pendant cette pĂ©riode, qui voit aussi la mort de son pĂšre spirituel Cheikh Anta Diop en 1986, Obenga soutient aussi sa thĂšse sur travaux pour laquelle il obtient un Doctorat dâEtat Ăšs Lettres de lâUniversitĂ© de Montpellier sous la direction de Michel M. Dufeil. En 1991 toutefois, aprĂšs un dĂ©clin des financements allouĂ©s au CICIBA, il quitte le Gabon pour son pays dâorigine oĂč il enseigne Ă nouveau lâĂ©gyptologie. La dĂ©cennie des annĂ©es 90 est particuliĂšrement prolifique pour lâuniversitaire ThĂ©ophile Obenga. En 1990, il publie lâouvrage La philosophie africaine de la pĂ©riode pharaonique 2780-330 qui montre avec une Ă©tude de textes Ă©gyptiens que ceux-ci procĂšdent dâune vĂ©ritable rĂ©flexion philosophique et que cette tradition est comparable Ă bien dâautres en Afrique noire moderne. En 1992, il crĂ©e ANKH, une revue consacrĂ©e Ă lâEgyptologie aux sciences exactes et aux civilisations africaines dans le paradigme de recherche ouvert par Cheikh Anta Diop dans laquelle il publie depuis rĂ©guliĂšrement ; lâannĂ©e suivante, câest la sortie dâOrigine commune de lâĂ©gyptien ancien, du copte et des langues nĂ©gro-africaines modernes introduction Ă la linguistique historique africaine, un ouvrage dĂ©diĂ© Ă la comparaison des langues africaines modernes de lâĂ©gyptien ancien et Ă la reconstruction de leur langue ancĂȘtre commune. Comme il lâannonçait dĂ©jĂ dans lâAfrique dans lâAntiquitĂ©, le sĂ©mitique et le berbĂšre ne seraient pas apparentĂ©s Ă lâĂ©gyptien, mais le Niger-Congo et le Nilo-Saharien oui le chamito-sĂ©mitique serait une invention raciste créée pour accompagner le mensonge de lâappartenance de lâĂ©gyptien au monde sĂ©mitique et moyen oriental. Entre 1993 et 1994, Obenga est nommĂ© au ministĂšre de la Culture du Congo, sous le gouvernement de Pascal Lissouba. A cette Ă©poque, il prĂ©pare une grammaire de la langue Ă©gyptienne mais perd le fruit de son travail dans un incendie Ă la suite du conflit civil. TouchĂ© par les Ă©vĂ©nements violents dans son pays, il consacrera des ouvrages Ă une meilleure comprĂ©hension et Ă une rĂ©solution des conflits qui y rĂšgnent 1998, 2001, 2010 . En 1995, annĂ©e de la publication de La GĂ©omĂ©trie Ă©gyptienne â Contribution de lâAfrique antique Ă la mathĂ©matique mondiale, ThĂ©ophile Obenga est invitĂ© par le Professeur Molefi Kete Asante Ă enseigner dans le dĂ©partement dâĂ©tudes africaines de lâUniversitĂ© de Temple en 1995 et 1996. En 1996, il publie Cheikh Anta Diop Volney et le Sphinx, consacrĂ© Ă lâapport de Cheikh Anta Diop Ă lâHistoriographie mondiale. En 1998, il est nommĂ© Ă la tĂȘte du dĂ©partement des Black Studies de lâUniversitĂ© de San Francisco. Il y restera prĂšs de dix ans avant dâĂȘtre dĂ©classĂ© de son titre de chef du dĂ©partement au profit de lâuniversitaire amĂ©ricaine Dorothy Tsuruta, puis de quitter le dĂ©partement pour le Congo. AnnĂ©es 2000 Ă aujourdâhui En 2001, en rĂ©ponse Ă Africanismes, un ouvrage critique sur lâĆuvre et lâinfluence scientifique de Cheikh Anta Diop Ă©ditĂ© par des africanistes français, ThĂ©ophile Obenga publie Le sens de la lutte contre lâafricanisme eurocentriste. Il y dĂ©nonce, de maniĂšre aussi concise que brutale, le racisme et les insuffisances de beaucoup de chercheurs europĂ©ens spĂ©cialistes » de lâAfrique, faisant remarquer la perte de lâinfluence de ceux-ci sur les nouvelles gĂ©nĂ©rations dâintellectuels africains et le futur de lâAfrique. En 2006, il publie LâEgypte, la GrĂšce et lâĂ©cole dâAlexandrie, un livre consacrĂ© Ă lâinfluence Ă©gyptienne sur la philosophie grecque. De nouvelles Ă©tymologies Ă©gyptiennes de mots grecs y sont notamment proposĂ©es. Les annĂ©es 2000 et 2010 voient en outre Obenga multiplier les articles scientifiques dans la revue ANKH et publier des travaux sur lâavenir politique, intellectuel et culturel de lâAfrique. Lâun de ces derniers prend la forme dâune participation Ă un ouvrage collectif intitulĂ© LâAfrique rĂ©pond Ă Sarkozy en rĂ©ponse au dĂ©clarations racistes du PrĂ©sident français en 2007. En 2009, il apporte son soutien Ă Denis Sassou Nguesso pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle de la mĂȘme annĂ©e, et formule son souhait de voir crĂ©er une universitĂ© moderne Ă Brazzaville dont il coconçoit le projet. Il renouvelle en 2014 son soutien Ă Denis Sassou Nguesso pour lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2016 et Ă la rĂ©vision de la Constitution souhaitĂ©e par celui-ci pour se reprĂ©senter. Dans Appel Ă la jeunesse africaine contrat social africain pour le XXIe siĂšcle, publiĂ© en 2007, ThĂ©ophile Obenga exhorte la jeunesse dâAfrique Ă redĂ©couvrir son histoire, se la rĂ©approprier et Ă Ćuvrer pour la Renaissance du continent, arguant que le futur de lâAfrique est panafricain ». Ainsi furent quelques faits de la vie de ThĂ©ophile Obenga, premier disciple actif de Cheikh Anta Diop, chef traditionnel mbochi, homme politique, historien, Ă©gyptologue, philosophe, linguiste et poĂšte qui a et continue Ă donner, Ă prĂšs de 80 ans, chaque souffle de son Ă©nergie vitale Ă la naissance dâune nouvelle Afrique paisible et souveraine culturellement, politiquement et Ă©conomiquement. ThĂ©ophile Obenga SOURCE
. 187 332 97 424 56 473 298 433
cheikh anta diop volney et le sphinx